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samedi 20 avril 2024

Travail

Emmanuel Macron, le «président des riches» comme aiment à le surnommer ses opposants de gauche, est visiblement surtout le président des «Français qui travaillent», de l’aveu du ministre de l’Économie, Bruno le Maire. Les plus pauvres seraient ainsi les grands perdants des mesures économiques prises durant le quinquennat d’Emmanuel Macron qui briguerait un second mandat en avril prochain. C’est la conclusion d’une étude de l’Institut des politiques publiques (IPP) parue mardi soir, étude sur laquelle le ministre de l’Économie a longuement été interrogé ce hier matin sur Sud Radio. Sans grande surprise, le patron de Bercy s’est défendu de faire partie d’un gouvernement tourné vers les plus riches uniquement, et a répété à l’envi qu’Emmanuel Macron était surtout le président des «Français qui travaillent». «Les gagnants, ce sont les Français qui travaillent», a donc insisté le ministre de l’Économie. Et de lister les mesures prises en faveur des salariés, dont la revalorisation de la prime d’activité ou la suppression de certaines cotisations sociales. Confronté, toutefois, aux résultats de l’étude de l’IPP qui montrent que les 5 % des Français les plus pauvres ont vu leur niveau de vie s’étioler de 0,5 % durant le quinquennat, Bruno Le Maire a regretté que ces données n’incluent pas certaines mesures prises pour les Français les plus modestes. Il a notamment cité le récent revenu d’engagement, l’indemnité inflation ou encore le remboursement à 100 % des soins dentaires et des lunettes. «Cela tempérerait les conclusions de l’étude», a-t-il assuré. Bruno Le Maire a, par ailleurs, assuré qu’il restait «très vigilant» au sujet d’une envolée de l’inflation, même s’il a rappelé sa conviction que celle-ci était «temporaire, tirée par la reprise d’activité dans certains coins du globe». «Notre responsabilité est de protéger les Français contre cette hausse des prix», a ajouté le ministre. Il a ensuite assuré que des augmentations de salaires étaient souhaitables, mais seulement «quand il y a tensions sur le recrutement», comme dans les métiers de la restauration qu’il faudrait «rendre plus attractifs». Bruno Le Maire a également défendu son bilan sur le front de la fiscalité d’entreprise, avec notamment la baisse des impôts de production de 10 milliards d’euros, et de l’IS à 25 %. Concernant les impôts de production, il s’est dit «tout à fait ouvert» à de nouvelles baisses dans les années qui viennent. Enfin, sur un possible reconfinement lié à la reprise de l’épidémie, Bruno Le Maire s’est montré volontairement grave : «Nous devons tout faire pour éviter de nous retrouver dans la situation où nous étions l’an dernier, a-t-il dit. On a qu’une envie, c’est que nos commerçants puissent ouvrir leurs magasins». Le Maire, en souhaitant défendre le bilan de Macron, finit en définitive par aller dans le sens de ceux qui accusent le président marcheur de prioriser les Français les plus aisés, à la défaveur des citoyens les plus modestes. Macron, qui n’est pas très apprécié chez les couches les plus défavorisées de la population, et ses partisans, n’arrivent décidément pas à s’adresser à ceux qui vivent le moins confortablement et qui sont pour le moment un électorat inaccessible pour le président.

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