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vendredi 17 mai 2024

Des prix variant de 60 000 à 100 000 DA : Les Algériens réticents à l’achat du mouton

Cette année encore, l’Aïd El Adha sera difficile pour de nombreuses familles algériennes en raison de la cherté du mouton. En effet, les prix varient entre 60 000 et 100 000 DA et risquent d’augmenter encore à l’approche de l’Aïd.

Par Thinhinane Khouchi
A trois semaines de la célébration de l’Aïd El Adha , les Algériens ne parlent que des prix du mouton. Si les éleveurs ou revendeurs de moutons ne se sont pas encore installés aux points de vente qui leur sont consacrés au niveau des grandes villes et dans les marchés de bétail, les négociations ont déjà débuté. Des citoyens s’y rendent pour consulter les prix proposés qui sont inabordables, avons-nous constaté. Au niveau du marché de Kharouba à Boumerdès, les prix proposés varient entre 60 000 et 100 000 Da le mouton. À ce sujet, le vice-président de la Fédération des éleveurs de bétail, Ibrahim Omrani, a confirmé à un média national que les marchés hebdomadaires de bétail ont connu, depuis décembre dernier, une stabilité des prix, en raison de plusieurs facteurs, notamment le manque de la demande, la pandémie de corona et d’autres circonstances. Cependant, «il y a environ deux semaines, une hausse progressive des prix a été observée, en raison du grand nombre de demandes et du manque d’offres», a-t-il déclaré. Notre interlocuteur a déclaré que «30 % des citoyens à la recherche d’un mouton ont commencé à visiter les marchés, mais la majorité d’entre eux n’achètent pas». «Le prix d’un bélier qui remplit toutes les conditions du sacrifice commence à 10 millions de centimes et plus», a-t-il souligné. Selon lui, «les prix des sacrifices connaîtront une augmentation significative les 10 derniers jours avant l’Aïd». Selon Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection du consommateur (Apoce), «cette flambée ne date pas d’aujourd’hui. Cela fait plusieurs mois qu’il y a une hausse importante du prix de la viande rouge. À l’approche de l’Aïd, vu que c’est un rituel important, des gens en profitent pour augmenter encore un peu plus les prix. Mais la hausse était déjà là. Maintenant, il faut œuvrer pour que cette hausse ne s’accentue pas», a-t-il déclaré. Pour expliquer cette flambée du prix du mouton, Zebdi a pointé deux éléments : l’augmentation du prix de l’aliment de bétail et l’influence des intermédiaires de la filière qui «tirent les tarifs vers le haut». «Le prix de l’aliment de bétail a doublé, voire triplé ces derniers mois. Cela a eu une répercussion sur les prix du mouton. À cela s’ajoute le rôle des intermédiaires qui tirent les tarifs vers le haut», a indiqué le président de l’Apoce. «Les éleveurs ne se déplacent pas dans les grandes villes pour vendre. C’est à ce niveau que les intermédiaires interviennent. Il faut encourager les éleveurs, leur garantir toutes les commodités pour qu’ils puissent se déplacer et ainsi limiter l’action des intermédiaires et réduire leurs marges dans ce genre d’opérations commerciales», a suggéré Zebdi. De son côté, le président de l’Association des commerçants et artisans, Hadj-Tahar Boulenouar, a estimé que «la sécheresse de ces derniers mois, l’absence de main d’œuvre, la multiplication d’abattoirs clandestins et le manque de moutons, notamment dans les wilayas du nord, ont causé la dernière flambée des prix du mouton».
T. K.

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