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vendredi 19 avril 2024

Conseil de sécurité: Larbaoui appelle à remédier à l’injustice historique dont l’Afrique a été victime

Le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Nadir Larbaoui, a souligné devant l’Assemblée générale des Nations unies la nécessité de remédier à l’injustice historique subie par le continent africain au sein du Conseil de sécurité.

Par Maya H.

S’adressant à l’Assemblée générale sur la question de la représentation équitable et de l’augmentation des membres du Conseil de sécurité et autres questions connexes ayant trait au Conseil, Nadir Larbaoui a déclaré que l’Afrique était injustement absente dans la prise de décisions internationales, notamment sur les questions liées à la région africaine.
«Le moment est venu pour que la communauté internationale puisse remédier à cette injustice persistante de longue date, en particulier lorsqu’elle traite de la question relative à l’attribution de sièges permanents et non permanents aux pays africains au sein du Conseil de sécurité élargi, et ce, en augmentant la présence et la représentation de l’Afrique, comme établi par le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte, qui ont été adoptés par l’Union africaine en 2005 et cela devrait être reflété dans les prochaines négociations intergouvernementales», a indiqué l’ambassadeur.
Il a souligné que l’Algérie, «conformément aux principes et objectifs des Nations unies, en particulier le principe de l’égalité souveraine entre tous les Etats membres, attache une grande importance à la question de la réforme et de la représentation équitable au Conseil de sécurité, qui est l’un des principaux piliers du processus de réforme globale des Nations unies».
Et d’ajouter qu’elle est «l’un des premiers pays qui a appelé et encouragé le processus
d’élargissement de la composition du Conseil de sécurité et d’amélioration de ses méthodes de travail, et participé activement aux premières réunions du Groupe de travail à composition non limitée sur la réforme du Conseil de sécurité».
Le diplomate a affirmé que l’Algérie, en tant que membre du Comité des dix (C10) de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité, considère toujours les négociations intergouvernementales comme la seule plateforme pour discuter du processus de réforme conformément à la résolution 62/557 adoptée par l’Assemblée générale le 15 septembre 2008, qui stipule que les positions et propositions des Etats membres doivent être prises comme base de négociation, et souligne l’importance et la nécessité de tenir compte de l’équilibre entre les cinq principales questions du processus de réforme du Conseil de sécurité, au moment de commencer à s’engager dans la conduite des prochaines négociations. M. Larbaoui a averti, dans son discours, que toute initiative pressée obligeant les Etats membres à lancer des négociations sur la base de textes non consensuels n’exprimant que l’opinion des deux co-présidents, «pourrait conduire à des résultats contre-productifs contraires aux objectifs de ces négociations et que, par conséquent, les Etats campent sur leurs positions tout en exacerbant leurs différends».
C’est pourquoi le délégué de l’Algérie a appelé à accorder une grande importance aux négociations intergouvernementales internationales sans imposer des initiatives ou des textes qui ne recueillent pas l’accord de tous les Etats membres, ou fixer un calendrier inadapté ou adopter une approche fragmentée et sélective non conforme à l’esprit de réforme globale et qui ne répond pas aux souhaits et aspirations de tous les Etats.

Algérie : 60 ans d’expérience en matière de médiation dans les conflits en Afrique
Depuis l’indépendance, en 1962, la diplomatie algérienne, désormais clé de voûte de l’Algérie nouvelle, joue un rôle important en matière de médiation pour la résolution des crises et conflits, notamment en Afrique, en s’appuyant sur un nombre de fondements et principes qui constituent la doctrine de la politique extérieure du pays.
La diplomatie algérienne repose sur trois principes inaliénables : le droit des peuples à l’autodétermination, la non-ingérence dans les affaires internes des Etats et la promotion du dialogue inclusif dans les conflits internationaux, quelle que soit leur gravité.
C’est sur ces fondements que s’est construite puis consolidée la diplomatie algérienne depuis l’indépendance, et c’est dans ce sens que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est engagé depuis son élection en 2019.
Ainsi, l’Algérie continue de participer activement à l’extinction de plusieurs foyers de tension dans les pays du Sahel et d’Afrique, notamment au Mali voisin, en sa double qualité de chef de file de la Médiation internationale et président du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
La médiation algérienne avait été couronnée de succès, le travail diplomatique ayant abouti en juin 2015 à la signature de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, baptisé «Accord d’Alger», en cours de mise en œuvre.En Libye voisine également, l’Algérie, qui promeut la politique de bon voisinage, joue un rôle déterminant dans la résolution de la crise politique et sécuritaire qui frappe ce pays depuis 2011. Sa position repose sur la non-ingérence politique et le rejet de toute intervention étrangère dans la résolution du conflit en Libye, prônant la solution politique à travers un dialogue inclusif inter-libyen. Dans ce contexte aussi, Alger avait abrité, au cours de ces dernières années, une série de pourparlers inter-libyens dans le cadre de ses efforts continus pour la résolution de la crise libyenne.
Et au Sahara occidental, l’Algérie continue de fournir des efforts soutenus pour le règlement du conflit dans la dernière colonie en Afrique.
La position constante de l’Algérie pour une solution politique juste et durable garantissant l’autodétermination du peuple sahraoui et prônant le dialogue entre les deux parties (Maroc et Front Polisario) reste inchangée.
Grâce à la médiation de l’Algérie aussi, un autre conflit avait connu un dénouement heureux. Il s’agit du différend frontalier entre l’Erythrée et l’Ethiopie (1998-2000). Là aussi, l’Algérie avait vu juste en offrant son assistance aux deux parties pour résoudre pacifiquement le conflit. Au Sommet de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) tenu à Alger en juillet 1999, les parties au conflit avaient accepté les modalités d’application de l’Accord-cadre d’Alger. Concernant la crise du Barrage de la renaissance, l’Algérie contribue à l’effort collectif visant à régler ce différend qui oppose l’Egypte et le Soudan à l’Ethiopie, en privilégiant la voie des négociations entre ces trois pays comme moyen idéal pour parvenir à un accord garantissant les droits de toutes les parties de manière juste et équitable.

L’Algérie, un Etat influent dans le continent africain
Après un recul de son activité diplomatique à une certaine période, l’Algérie a redéployé sa force diplomatique sur le continent africain et retrouvé son rôle d’Etat influent en participant à des sommets internationaux ou en menant de nouvelles médiations visant à régler les différends dans le continent africain.
Dans ce sillage, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a assuré que «l’Algérie s’érigera en pays pivot qui agira, comme par le passé, en ce qui concerne l’exportation de la paix, de la stabilité et de la sécurité à travers le continent africain, à commencer par l’espace sahélo-saharien, jusqu’aux foyers de tension partout dans le continent».
Depuis l’indépendance et jusqu’à maintenant, la voix de l’Algérie demeure écoutée et sollicitée notamment dans le continent. Tout récemment, la Guinée a sollicité le soutien du Président Tebboune pour une transition «réussie et apaisée» dans ce pays, en proie à une crise politique. Le renforcement de l’action diplomatique du pays, en privilégiant une démarche fidèle aux fondements de l’Etat algérien, à savoir la voie du dialogue pour le règlement des conflits et des crises régionales, a été le cheval de bataille du président de la République, dès son investiture à la magistrature suprême.
Quelques mois après son élection, le Président Tebboune avait affirmé, lors de son allocution à l’occasion de la 33e session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), en février 2020 à Addis-Abeba, que «l’Algérie nouvelle demeurera attachée à ses principes et engagements, et jouera, dorénavant, pleinement son rôle en Afrique et dans le monde».
M. H.

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