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vendredi 19 avril 2024

2021, une deuxième année en entier vouée à la lutte contre l’épidémie

Le premier mois de 2021 s’en va avec une épidémie non pas en recul, comme on pouvait s’y attendre à la fin de l’année dernière, mais sur une pente ascendante, pour l’essentiel dans la même partie du monde déjà fortement éprouvée par elle. La première bonne nouvelle, c’est que les campagnes de vaccination ont commencé, y compris chez nous et cela depuis hier, et qu’elles vont se poursuivre selon toute apparence pendant les 11 mois qui restent de l’année, et peut-être au-delà. La deuxième, c’est que la propagation du virus, si elle est planétaire, n’est cependant pas animée de la même vitesse, ni probablement porteuse de la même dangerosité dans toutes les régions du monde, bien qu’elle soit partout présente et qu’elle se traduise par des effets de même nature. L’Afrique et l’Asie restent relativement épargnées en comparaison de l’Europe et des Amériques, une différence qu’on est encore loin de pouvoir s’expliquer. La traditionnelle explication par les différences de climat laisse beaucoup à désirer dans ce cas précis. Le climat est l’une des caractéristiques d’un milieu géographique, elle n’est pas la seule. Comme le virus ne se propage pas dans le vide mais dans un milieu concret, il en subit les contraintes, les spécificités, l’inertie, l’impédance.

Il n’y a de mouvement au sens physique du terme que s’il y a résistance au mouvement. Pas de résistance pas de mouvement. Il faut croire que l’Europe et les Amériques ne lui opposent pas la même résistance que l’Afrique et l’Asie. On saura peut-être un jour à quoi cela tient-il. Pour l’heure force est de constater que la prédiction suivant laquelle le premier trimestre serait déterminant pour la suite des événements sur le front de l’épidémie pèche par excès d’optimisme. Vraisemblablement, ce n’est pas pendant deux mois qu’il faut patienter pour pouvoir se projeter dans le futur, mais sensiblement plus. On ne peut même pas exclure qu’arrivé au bout du deuxième trimestre, on soit encore dans l’impossibilité de dire de quoi demain sera fait. Si l’épidémie sera en train de gagner en rapidité et en virulence ou si elle sera en train d’en perdre. Pour plusieurs encore, ce n’est pas sur la vaccination qu’il faudra compter dans la lutte contre l’épidémie mais sur la distanciation physique, les restrictions et les reconfinements. Cela est valable pour tout le monde, ne serait-ce que parce que la vaccination est beaucoup plus facile à dire qu’à faire. On voit les pays supposés les mieux équipés pour imprimer une grande allure à leur campagne de vaccination qui accumulent les retards. Ce ne serait pas si grave si on était assuré que le virus ne muterait jamais qu’à la marge. Ce que d’ailleurs il semble avoir fait jusque-là. Mais rien ne garantit qu’il en sera de même dans les mois qui viennent. Ces bêtes-là mutent comme elles respirent pour ainsi dire, mais pas leurs antidotes, quand bien même ils seraient adaptables. La partie engagée est d’autant plus difficile à mener vers le succès, c’est-à-dire vers l’éradication, qu’il s’agit de se battre contre un ennemi qui à tout moment dispose d’une longueur d’avance. Il est perdu si son avance se raccourcit. Pour ce qui nous concerne, nous aurons remporté sur lui une bonne victoire si nous parvenons à maintenir les chiffres actuels, entre 200 et 300 nouveaux cas, et autour de 5 le nombre des décès. La vaccination est une arme de plus, une fortification supplémentaire, mais ce n’est pas sur elle qu’il faut compter le plus. Il est possible de faire mieux sans elle. Faire passer le nombre des nouvelles contaminations sous la barre des 200, et tendre vers zéro celui des décès. Le seul fait que ces chiffres se maintiennent depuis plusieurs jours prouve que la gageure est tenable sur le moyen terme.

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