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dimanche 12 mai 2024

Valeurs

Après avoir réussi, grâce à une forte mobilisation du «vote utile» de gauche en sa faveur, à obtenir un score de 21,95 %, Jean-Luc Mélenchon manque de peu une qualification au second tour de la présidentielle et finit en troisième position derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Toutefois, son statut de troisième homme de l’élection a offert à son mouvement, La France Insoumise, une raison de plus de prétendre à être le chef de file de la coalition de gauche pour les élections législatives de juin prochain. Et alors que la perspective de négociations entre le Parti socialiste et les Insoumis a mis le feu au bureau national socialiste ce mardi, la situation se tend également entre les partisans de Jean-Luc Mélenchon et les écologistes. Entre les deux camps, qui se sont beaucoup affrontés durant la présidentielle, les discussions semblaient pourtant bien parties. Désormais, les deux camps se renvoient la responsabilité d’un blocage. Hier, dans un entretien accordé au quotidien «Libération», Julien Bayou fustige ainsi la «volonté hégémonique» de Jean-Luc Mélenchon qui demande aux Français de l’«élire» Premier ministre en juin prochain. «Nous disons chiche ! Gagnons ensemble», abonde Julien Bayou. «Mais l’alliance ne peut pas se faire avec une volonté hégémonique : il ne s’agit pas d’élire des hologrammes dans l’ensemble des circonscriptions», nuance le patron des Verts, en froid avec Yannick Jadot, qu’il estime trop proche de Macron. Au contraire, il propose une «représentation de chacun qui soit juste», et non un «bric-à-brac injuste et mal conçu». Ainsi, «nous proposons une coalition car, si Jean-Luc Mélenchon choisit de refaire aux législatives la même offre politique qu’à la présidentielle, ça produira le même effet : peut-être un bon score, mais ça échouera à peser sur le quinquennat», a-t-il expliqué. Mais dans le programme commun à construire, «on ne veut pas de filet d’eau tiède, on ne veut pas le plus petit dénominateur commun. (…) Nous, on a des convictions, elles sont à prendre ou à laisser», a-t-il souligné en confirmant que l’Europe est un «point de vigilance absolue» pour les écologistes. Le nucléaire est aussi «une ligne rouge» alors que le PCF est favorable à cette énergie. De son côté, LFI nie toute velléité hégémonique et lie les «difficultés» rencontrées dans les discussions avec EELV à des «divisions et divergences au sein même de cette organisation». «Nous ne souhaitons ni annexion, ni dilution, ni absorption des autres forces politiques», a affirmé le mouvement dans un communiqué, mardi, après une réunion de l’intergroupe parlementaire. «Pas question d’hégémonie, de dire aux partis vous devez vous dissoudre», a insisté de son côté la députée LFI Clémentine Autain, prônant une «fédération» et «un intergroupe à l’Assemblée nationale ; qui dit intergroupe dit chacun a son groupe», a-t-elle fait valoir. Arrivé devant le siège parisien de LFI, le porte-parole du PS, Pierre Jouvet, a indiqué à la presse : «Ce sont des réunions qui supposent beaucoup de travail, beaucoup d’heures. Il faut que ça aille vite». Selon lui, «les discussions ont commencé il y a quelque temps, on se dit que, si on veut gouverner ensemble, ce n’est pas vrai qu’on peut se contenter de 10-15 points de programme pour faire campagne». Les négociations pour une coalition de gauche semblent ainsi mal parties et l’on imagine mal les Insoumis, qui se pavanent depuis deux semaines sur les plateaux de télé comme les vainqueurs de l’élection présidentielle, consentir à la moindre concession, attendant plutôt que les autres partis politiques acceptent d’être absorbés par eux pour propulser, comme ils le croient possible, Jean-Luc Mélenchon à Matignon à l’issue des législatives de juin prochain.

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