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vendredi 29 mars 2024

Satisfaction

Alors que la mobilisation contre la réforme de la retraite se poursuit en France, l’avalisation du projet de loi continue aussi d’avancer et vient de franchir une nouvelle étape décisive. En effet, le Sénat, à majorité de droite, a voté en faveur de la réforme des retraites samedi soir, après avoir achevé l’examen des amendements, par 195 voix contre 112, après dix jours de débats heurtés, au terme d’une nouvelle journée de manifestation et avant une semaine déterminante pour le projet gouvernemental. La Première ministre, Élisabeth Borne, n’a pas caché sa satisfaction après ce premier véritable succès législatif pour un projet extrêmement contesté. «Une étape importante a été franchie», s’est-elle immédiatement félicitée, convaincue qu’il «existe une majorité» au Parlement pour adopter la réforme. Car le projet phare du second quinquennat d’Emmanuel Macron n’a pas encore achevé son parcours législatif. Un vote crucial l’attend probablement jeudi à l’Assemblée Nationale. Le Sénat a lui bouclé samedi soir sa course contre la montre avec une journée
d’avance sur l’échéance fixée à hier minuit, en vertu de l’article de la Constitution auquel le gouvernement a eu recours pour limiter le temps des débats législatifs. «Enfin, nous y voilà !», s’est exclamé le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, qui a demandé au ministre du Travail, Olivier Dussopt, de transmettre un message au président Emmanuel Macron. «Nous votons la réforme, mais nous ne votons pas pour lui», a-t-il affirmé. À gauche, la sénatrice PS Monique Lubin a fustigé quant à elle une réforme «brutale». «C’est une journée noire pour tous les salariés de ce pays», a-t-elle déploré. En février, l’avalanche d’amendements déposés par la Nupes, l’alliance de gauche, avait empêché l’Assemblée de se prononcer sur cette réforme contestée de toutes parts, sans même parvenir à examiner l’article 7 au cœur du projet, prévoyant le recul de l’âge de départ de 62 à 64 ans. Pendant que le Sénat concluait l’examen de la réforme, des centaines de milliers de citoyens sont descendus dans la rue lors d’une septième journée d’action, peu suivie par rapport aux six précédentes. Le ministère de l’Intérieur a comptabilisé 368 000 manifestants en France, dont 48 000 à Paris, soit moins que le 16 février, journée qui a le moins mobilisé depuis le début de la contestation le 19 janvier. La détermination est «forte», a néanmoins assuré le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui souligne régulièrement le caractère historique de l’opposition populaire à cette réforme. Au Palais-Bourbon, la droite, traditionnellement favorable à un report de l’âge légal de la retraite, est beaucoup plus divisée qu’au Sénat. À ce stade, entre 30 et 35 députés LR seulement (sur 61) envisagent de voter le texte, une quinzaine de s’y opposer, et environ une dizaine de s’abstenir, selon une source interne. De quoi inquiéter le gouvernement qui a beaucoup misé sur cette réforme, déjà été abandonnée une fois, lors du premier mandat d’Emmanuel Macron, et dont l’abandon une nouvelle fois serait une défaite politique difficile à surmonter pour l’exécutif.

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