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lundi 20 mai 2024

L’UE accuse Israël d’utiliser la faim comme arme: Ghaza est désormais «un cimetière à ciel ouvert»

La bande de Ghaza est désormais un «cimetière à ciel ouvert» après avoir été une «prison à ciel ouvert», a dénoncé, hier, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Avant l’agression, «Ghaza était la plus grande prison à ciel ouvert. Aujourd’hui, c’est le plus grand cimetière à ciel ouvert pour des dizaines de milliers de personnes, mais aussi pour nombre des plus importants principes du droit humanitaire», a déclaré M. Borrell, peu avant le début d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE. A Ghaza, «nous ne sommes plus au bord de la famine, nous sommes face à une famine qui affecte des milliers de personnes», avait dit Josep Borrell un peu plus tôt dans la matinée dans un discours devant un forum européen sur l’aide humanitaire. Pourtant, a-t-il souligné, des «centaines de camions transportant des mois de stocks de nourriture et d’aide humanitaire attendent en vain d’entrer dans la bande de Ghaza, faute d’y être autorisés par l’occupant sioniste». «C’est inacceptable, la famine est utilisée comme une arme de guerre», a-t-il encore dénoncé, comme il l’avait déjà fait la semaine dernière devant les Nations unies à New York. Les ministres européens des Affaires étrangères doivent discuter à Bruxelles de la situation à Ghaza, mais «aucune décision d’envergure» ne devrait être prise, a reconnu avant la réunion le chef de la diplomatie lituanienne, Gabrielius Lansbergis. Les ministres devraient cependant annoncer des sanctions contre des colons sionistes, accusés d’exactions contre les Palestiniens en Cisjordanie. De son côté, l’ONG Oxfam a accusé hier dans un rapport l’occupant sioniste d’empêcher «délibérément» l’entrée de l’aide humanitaire à Ghaza, que ce soit de la nourriture mais aussi des équipements médicaux, en violation du droit humanitaire international. «Malgré sa responsabilité en tant que puissance occupante, les pratiques et décisions de l’occupant sioniste continuent de bloquer et d’empêcher systématiquement et délibérément toute réponse humanitaire internationale significative dans la bande de Ghaza», a écrit Oxfam dans son rapport. L’ONG a dénoncé notamment des protocoles d’inspection de l’aide «injustement inefficaces», qui créent des délais de «vingt jours en moyenne» pour permettre aux camions d’entrer dans le territoire palestinien, ou encore des «attaques contre des personnels humanitaires, des structures d’aide et des convois humanitaires». Elle a également dénoncé le blocage «quotidien» de certains équipements, expliquant que des poches à eau ou des kits d’analyse d’eau ont été rejetés «sans raison» d’une de ses cargaisons, avant d’être finalement approuvés ultérieurement. Certains équipements indispensables pour le travail de ses personnels, comme des équipements de communication, de protection ou des générateurs pour alimenter ses bureaux, subissent également des «restrictions».

Les mots ne suffisent pas à décrire la situation à Ghaza
L’organisation humanitaire internationale Médecins sans frontières (MSF) a déclaré que la situation à Ghaza est «catastrophique et les mots ne peuvent la décrire». Dans un message audio diffusé dimanche sur le compte de l’organisation sur la plateforme «X», Louay Harb, un infirmier de l’ONG qui travaille dans le nord de Ghaza, a déclaré : «Nous traversons des moments très difficiles à cause du siège, de la pauvreté et de la famine». «La situation actuelle à Ghaza est catastrophique et les mots ne peuvent la décrire», a confié Harb, ajoutant qu’ «il n’y avait ni électricité, ni eau, ni connexion». Harb, l’un des quatre membres restants du personnel MSF dans la ville de Ghaza, se rend quotidiennement à l’hôpital Al-Shifa volontairement, en compagnie d’une autre infirmière. Il a déclaré que la situation médicale des patients y «est complexe», avec des foules de personnes déplacées à l’intérieur de l’hôpital, ajoutant que cette structure fournit un «soutien médical» compte tenu de la grave pénurie alimentaire et des conditions difficiles que connaît la bande de Ghaza. «Certains patients sont mis à terre. Il n’y a pas assez de lits et d’espaces pour accueillir le grand nombre de patients», a témoigné l’infirmier. Harb travaille également à la clinique MSF, signalant qu’il reçoit encore des patients souffrant de brûlures et de blessures de guerre pour des soins de santé de base avec les «capacités minimales dont nous disposons ici», a-t-il dit.

Meriem B.

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