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dimanche 19 mai 2024

Les réflexions menées dans le domaine de l’eau demeurent insuffisantes: Le stress hydrique s’inscrit dans la durée

«Les think tanks existants n’apportent pas de solutions suffisantes et durables, parce qu’ils sont composés à 90 % par les mêmes postes de responsabilité», regrette Ahmed Kettab, expert consultant en eau, appelant à faire recours aux experts pour la création d’un conseil national de la sécurité hydrique, dépendant de la Présidence de la République.

Par Thinhinane Khouchi

S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale, l’expert consultant en eau, Ahmed Kettab, a indiqué que «la réflexion sur la ressource hydrique doit impliquer des experts en la matière. Il est donc plus que nécessaire de créer un conseil national de la sécurité hydrique pour apporter des solutions à cette stratégie d’eau à l’horizon 2030-2050». En effet, il e regretté le fait que «les réflexions menées à ce jour en Algérie dans le domaine de l’eau demeurent insuffisantes». «Les think tanks existants n’apportent pas de solutions suffisantes et durables, parce qu’ils sont composés à 90 % par les mêmes postes de responsabilité», a-t-il estimé, appelant à faire recours aux experts pour la création d’un Conseil national de la sécurité hydrique, dépendant de la Présidence de la République. Par ailleurs, l’expert a noté que la ressource hydrique «n’est pas uniquement l’affaire du secteur de l’eau, mais celle de plusieurs autres secteurs, notamment
l’agriculture, l’industrie et l’énergie». C’est pour cette raison, a-t-il poursuivi, qu’il faut diversifier les expériences et impliquer même les citoyens. Pour ce faire, l’invité de la Chaîne 3 a indiqué qu’outre les réflexions et les solutions proposées par les experts, la sensibilisation pour la préservation de l’eau doit être la priorité des organes de presse et des mosquées. «Il n’y a pas mieux que la presse pour sensibiliser les citoyens. Dans chaque commune d’Algérie, il y a à peu près une dizaine de mosquées. Si nous arrivons à sensibiliser les citoyens à travers les imams, nous obtiendrons un bon résultat», a-t-il suggéré. En outre, abordant le sujet de la tarification, Kettab a regretté le manque d’informations à ce sujet. «Les études sur ce point enregistrent un manque flagrant», a-t-il dit, précisant qu’il existe un décalage en termes de consommation parmi la population. «Un m3 est vendu à six dinars aux stations de lavage automobile. Le propriétaire utilise 200 litres pour laver 6 voitures et gagner 6 000 dinars. Même si nous lui augmentons le prix, il assurera toujours son gain», a-t-il prévenu, avant de préconiser l’augmentation des tarifications aux grands consommateurs, et sa réduction aux citoyens qui ont de faibles revenus. Par ailleurs, l’expert a indiqué que «les besoins en ressources en eau devraient être évalués régulièrement afin de fournir l’eau en quantité et en qualité conformément à la Constitution et à la loi de 2005 sur l’eau. Ces dernières années, l’Algérie, pays aride et semi-aride, est en stress hydrique, vu le manque de précipitations dû aux changements climatiques et la gestion et planification de la ressource. Les ressources en eau renouvelables sont de 13,2 milliards m3/an, pour une population de 45,4 millions d’habitants en 2022, soit une dotation de 290 m3/hab/an, inférieure aux
1 000 m3/hab/an préconisés par les instances internationales. Les pouvoirs publics ont fait un plan à l’horizon 2025-2030 pour sortir du stress hydrique à travers toute une série d’actions dont celle de la réalisation de 14 stations de dessalement, en plus des 11 déjà existantes». «La mobilisation des ressources en eau non conventionnelles est indispensable. Toutes les eaux usées doivent être traitées et réutilisées. Le dessalement de l’eau de mer doit aussi être poursuivi, sous réserve qu’il soit un complément aux barrages, aux eaux souterraines et aux eaux usées existantes en Algérie, et qu’on bénéficie d’un transfert de technologie», a-t-il ajouté. Partant de là, il est nécessaire, selon lui, d’«établir une nouvelle stratégie et vision à l’horizon 2030-2050 en tenant compte de nos potentialités, savoir-faire, moyens matériels et humains. Depuis plus de 20 ans, mes slogans et devises au niveau international et national sont : ‘’De l’eau en qualité et en quantité pour tous : économisons-la’’ et ‘’L’eau pour tous est l’affaire de tous, préservons-la’’», dira Ahmed Kettab.
T. K.

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