L’équilibre mental des Français en danger, les jeunes sont les plus touchés

Le choc de la crise du Covid, d’abord face à une maladie inconnue puis aux multiples confinements, a eu pour effet la déstabilisation de la santé mentale dans tous les segments de la population, les jeunes de 18 à 24 ans étant les plus affectés. 1 jeune sur 5 souffre de troubles dépressifs, selon Santé publique France. C’est inédit et très inquiétant. Une étude intitulée ESCAPAD, menée par l’OFDT en 2022 auprès de 23 701 jeunes de 17 ans, relève une «bonne nouvelle» à relativiser : une baisse de consommation de tabac, de cannabis et d’alcool. La France ne descend cependant toujours pas de la première place du podium des consommateurs de drogues en Europe. Quelques chiffres pour avoir une idée plus claire : 46,5 % des jeunes de 17 ans déclarent avoir déjà fumé une cigarette ; 15,6 % déclarent fumer quotidiennement ; 29,9 % ont déjà essayé le cannabis (-10 points par rapport à 2017) ; 13,9 % consomment du cannabis (-7 points par rapport à 2017).
Au niveau mondial, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) déclare : «L’état de la santé mentale dans le monde est extrêmement préoccupant. Avant la pandémie, près de 1 milliard de personnes souffraient d’un trouble mental identifiable, dont 82 % dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, et celles atteintes de troubles mentaux graves mouraient 10 à 20 ans plus tôt que la population générale. Depuis, la pandémie de Covid-19 a eu de profondes répercussions sur la santé mentale et le bien-être d’un grand nombre de personnes, qu’elles aient eu ou non des problèmes préexistants, et a aggravé les insuffisances des services systémiques ainsi que les inégalités socio-économiques. On estime qu’au cours de la pandémie, la prévalence mondiale de la dépression et de l’anxiété a augmenté de 25 à 27%».
L’état des services psychiatriques (et de santé en général), de plus en plus dégradé et négligé en France par les politiques, aide aussi à l’augmentation de la violence et des incivilités. C’est l’éléphant dans la pièce dont personne ne parle.
Mehdi Mahmoudi