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mardi 21 mai 2024

Le coup de pouce de la normalisation à l’extrémisme israélien

Il a fallu finalement peu de temps aux quatre pays arabes qui se sont décidés dernièrement à établir des relations avec Israël pour s’apercevoir que le temps se prête encore moins aujourd’hui à cette normalisation qu’en aucune autre période du passé. La seule justification qu’ils aient avancée à l’adresse de leurs peuples, très attachés comme tant de peuples, arabes et non arabes, à la juste cause palestinienne, à savoir qu’ils ont plus de chance d’amener Israël à composition en ayant des relations avec lui qu’en n’ayant pas, ne vaut plus rien, si tant est qu’elle ait trompé personne, maintenant que les Israéliens se sont donné le gouvernement le plus extrémiste de leur histoire, le moins enclin qui soit à la négociation avec les Palestiniens. Avec une telle équipe au pouvoir, du moins les derniers masques sont tombés du côté israélien. Ce qu’ont toujours voulu les Israéliens, c’est toute la Palestine, sans la moindre bande de terre distraite d’elle, si réduite soit-elle, sur laquelle s’établirait un jour un Etat palestinien.

Lorsque c’étaient des Israéliens modérés qui se trouvaient au pouvoir, les Palestiniens perdaient des terres. Et lorsque c’étaient des radicaux israéliens qui prenaient leur place, pareillement, les Palestiniens perdaient encore des terres. Cette alternance n’a plus de raison d’être, maintenant qu’il n’y a plus de gauche israélienne pour faire illusion, pour faire croire que la cohabitation est possible. C’est ce moment que les pays arabes en question ont choisi pour normaliser leurs relations avec Israël. Encore faut-il être juste avec eux, ne pas les mettre tous dans le même sac. Ils n’ont pas nécessairement étaient mus par les mêmes motifs, les mêmes calculs. Ainsi du Maroc, qui probablement n’aurait pas renoué avec Israël, malgré les solides liens d’amitié qui de tout temps les ont reliés, sans le marché passé avec les Etats-Unis, suivant lequel lui-même rétablissait ses relations diplomatiques avec Israël, et en échange les Etats-Unis reconnaissaient la marocanité du Sahara occidental. Ainsi du Soudan, qui était porté sur la liste américaine des pays parrains du terrorisme, et qui était prêt à reconnaître tout ce qu’on voudrait si le résultat en était son effacement. Il en est différemment et des Emirats et du Bahreïn qui eux n’ont normalisé ni par intérêt ni par amitié, ni d’ailleurs par aucun des ressorts connus et reconnus dans le commerce entre nations. Ils ont établi des relations diplomatiques par logique, parce qu’ils voient venir des temps troublés, monter les périls, et que devant une telle perspective, la sagesse leur commandait de choisir leur camp sans plus attendre. La guerre leur semblant inévitable entre Israël et l’Iran, ils ont choisi de s’aligner sur celui des deux futurs belligérants qui leur paraissait le mieux à même de l’emporter le moment venu. A vrai dire, ce calcul, il se trouve que c’est aussi mais à sa façon propre celui du Maroc, qui pourtant n’est pas un pays du Golfe. C’est que de même que le Bahreïn et les Emirats voient dans Israël, l’autre nom ou avatar des Etats-Unis dans la région, leur garantie contre l’Iran, ainsi du Maroc, pour qui la guerre étant inévitable à terme avec l’Algérie, a estimé qu’il valait mieux s’y préparer en appelant dès à présent Israël à la rescousse. Une chose est commune à ces quatre pays : l’absence chez eux de tout motif ayant trait à la Palestine.

 

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