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samedi 18 mai 2024

Joe Biden croit plus que jamais en la défaite de la Russie

 

La guerre était encore à ses débuts que le président américain Joe Biden disait déjà que la Russie l’avait perdue. A cette époque pourtant, son pays et ses alliés n’avaient encore livré à l’Ukraine que des armes légères, dont le fameux lance-missiles Javelin, qui se porte sur l’épaule d’u soldat, et dont on avait dit qu’il avait à lui seul stoppé l’avancée  du convoi de blindés russes en direction de Kiev. A Helsinki, où il se trouvait au sortir du sommet de l’Otan, il a fait plus que répéter cette assertion, il l’a martelée, comme pour bien faire comprendre que sa conviction n’avait pas faibli dans l’intervalle, mais au contraire renforcée, en dépit de tout ce qui avait pu se produire de nature à la réfuter. On ici pense à l’annexion par la Russie des régions occupées, Donbass, Zaporijjia et  Kherson,  outre bien sûr de la Crimée ; mais aussi à l’échec de la contre-offensive ukrainienne actuelle, jusqu’à présent tout au moins. Si on devait mettre sur une balance, d’une part tout ce qui milite en faveur de l’affirmation de Biden, comme quoi la guerre est déjà perdue pour la Russie, et de  l’autre tout ce qui appuie l’opinion opposée, à savoir que l’Ukraine a déjà perdu la guerre, nul doute que dans l’état actuel des choses, la balance pencherait en faveur de la  Russie. Pendant toute une année, dirigeants et médias occidentaux avaient tenu pour une évidence que l’Ukraine était en train, grâce en particulier aux livraisons d’armes performantes, de faire subir à la Russie la défaite stratégique qu’elle méritait pour salaire de son agression. Voilà un langage qui n’est plus tenu qu’en de rares occasions, et à chaque fois pour dire qu’il ne fallait pas se fier aux apparences, que la guerre n’en continuait pas moins d’être perdue par la Russie, même si la contre-offensive ukrainienne n’avait quant à elle guère avancé. A court d’arguments en l’occurrence, certains, dont le président français, se sont rabattus sur la « rébellion » du groupe Wagner pour réaffirmer leur certitude, à moins qu’il ne faille dire leur foi, que l’Ukraine non seulement vaincra mais a déjà vaincu. Emmanuel Macron n’a pas craint de dire que cette rébellion » est la meilleure preuve qu’eux les Occidentaux avaient de se tenir ferrmement aux côtés de  l’Ukraine. Un propos que sans doute il se garderait aujourd’hui de répéter. La guerre étant déjà perdue par la Russie, à en croire Joe Biden, que reste-il pour que les armes se taisent à la fin en Ukraine, et que s’amorcent les pourparlers de paix ? Que la contre-offensive ukrainienne pour l’heure à l’arrêt, dans un élan formidable parvienne à briser les lignes de défense mises en place par les Russes, menaçant de prendre à revers jusqu’au cœur de leur dispositif ? Pas même cela, assure Biden. Il suffirait que Vladimir Poutine admette que la guerre est perdue et que  l’intérêt supérieur de la Russie est désormais d’y mettre fin. Sauf que si lui Biden a ses  certitudes, Poutine en a les siennes, les premières et les secondes n’étant en rien compatibles. Pour Poutine, c’est l’Otan qui a déjà perdu la guerre, et qui pour ne pas avoir à le reconnaître ne cesse de créer les conditions de son extension, c’est-à-dire de sa transformation en véritbale guerre mondiale. Ainsi en est-il de l’envoi d’armes à sous-munitions à l’Ukraine, faute de vraies munitions, d’ailleurs déjà  parvenues aux Ukrainiens, comme s’il y avait là une urgence, ou que la défaire ukrainienne était imminente. Jusque-là ni les Russes ni les Ukrainiens n’ont usé de ces armes condamnées par le plus grand nombre de pays dans le monde, contrairement à ce que racontent les Américains.

Mohamed Habili

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