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dimanche 19 mai 2024

Grosse arnaque dans les villages côtiers: Trop chères, les vacances en Algérie

En cette période de congés, de nombreux Algériens préparent leurs vacances. Cependant, s’en offrir est toujours cher en Algérie. Ceux qui disposent de gros budgets scrutent les promotions qui leur permettront de découvrir le monde via des séjours proposés vers des contrées lointaines. Les petites bourses cherchent toujours les destinations de proximité, à savoir les villages côtiers.

Par Meriem Benchaouia

Si pour les plus chanceux passer du temps en famille rime avec voyages à l’étranger, les autres se contentent de quelques journées à la plage. Mais même cette évasion n’est pas accessible à tout le monde. Malheureusement, le coût d’une journée à la plage devient un luxe pour les bourses moyennes. En effet, un paramètre revient chaque année : la flambée des prix. Inévitablement, et principalement dans les zones les plus touristiques, les vacanciers ont la désagréable surprise de voir les tarifs augmenter : alimentaire ou locations saisonnières, la facture est plus salée en période de vacances d’été. Ainsi, la demande sur certains produits alimentaires augmente durant l’été dans les villes côtières qui sont submergées de vacanciers, ce qui crée un surenchérissement sans commune mesure des prix des produits de large consommation. Dans la ville de Tipaza, par exemple, la bouteille d’eau minérale de 1,5 litre coûte 100 DA en période estivale, alors que normalement son prix n’excède pas les 40 DA. Idem pour le pain et la restauration dans son ensemble. A chaque saison de grande consommation, les prix flambent et mettent à rude épreuve les ménages à revenus faibles ou moyens. Le citoyen courbe l’échine devant la loi implacable de l’offre et de la demande. Si cette situation est préjudiciable à plus d’un titre pour les familles, les commerçants, eux, nagent dans le bonheur. Cela représente pour eux une période des vaches grasses idéale pour renflouer les caisses. «A cause de la flambée des prix je ne peux même pas offrir des vacances à mes enfants», se désole un père de famille. «Mes enfants sont habitués au rythme des vacances d’été. Chaque été on les emmène profiter de la plage à Cherchell. Pour l’hébergement, heureusement que ma sœur et sa famille habitent les environs sinon il aurait été difficile de payer le bungalow dont les prix augmentent à chaque saison estivale, sans parler de la restauration», nous a confié Assia, fonctionnaire et mère de trois enfants. «Nous traversons une période difficile avec toutes les dépenses durant l’année. Nous devons en plus faire face à une flambée des prix», s’écrie un client. «Une journée à la plage peut coûter, en effet, jusqu’à 8 000 dinars en comptant les frais du parking, puis ceux d’une table avec chaises et parasol en plus d’un déjeuner», nous dit Fateh, un père de famille. Les clients se mettent en colère dès qu’ils franchissent le seuil du marché, mais finissent tout de même par acheter en petites quantités. «Comment voulez-vous que je fasse pour permettre à mes enfants de passer une journée à la plage quand les légumes atteignent de tels prix. Mon mari est le seul à travailler. Jamais nous n’avions rencontré autant de difficultés pour joindre les deux bouts», affirme une mère de famille. «On n’arrive plus à répondre à nos besoins. Nous sommes lynchés de partout», à déploré, hier, un père de famille au marché de Zéralda. «Les commerçants profitent de ces occasions pour augmenter les prix, c’est connu», nous a lancé un citoyen. Approché, un père de famille dira : «Quand le citoyen va au marché, il reste stupéfait. Comment un simple fonctionnaire peut prétendre à des vacances ?». Selon lui, «cette situation est due à l’absence de contrôle. On apprend par-ci par là que l’Etat a mis en place des cellules de lutte contre la fraude, mais la réalité est qu’il n’y a pas de suivi sur le terrain puisque les commerçants n’en font qu’à leur tête».
M. B.

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