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dimanche 19 mai 2024

Équilibre

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, ne restera pas dans l’histoire comme l’un des alliés de l’Ukraine dans la guerre qui oppose le pays d’Europe de l’Est à la Russie depuis plus d’un an maintenant. Car si le dirigeant sud-américain soutient la souveraineté ukrainienne, il souhaite surtout voir le conflit se terminer au plus vite. Lors de sa visite à Xi Jinping à Pékin, le président brésilien a estimé que les États-Unis doivent cesser d’«encourager» le combat et que les livraisons d’armes encourageaient la guerre. Les États-Unis doivent cesser d’«encourager la guerre» en Ukraine et «commencer à parler de paix», a en effet déclaré hier Lula, au terme d’une visite en Chine où il s’est rapproché de Xi Jinping. Ainsi, la communauté internationale pourra «convaincre» le président russe, Vladimir Poutine et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, que «la paix est dans l’intérêt du monde entier», a-t-il ajouté. Lula, revenu au pouvoir en janvier après deux mandats entre 2003 et 2010, a effectué une visite de deux jours en Chine afin de renforcer les liens économiques avec son principal partenaire commercial. Il en a également profité pour affirmer que le Brésil était «de retour» sur la scène internationale, et espère jouer le rôle de médiateur dans le conflit en Ukraine. Le dirigeant de gauche va devoir maintenant gérer une délicate position d’équilibre entre les États-Unis, avec qui il maintient des liens forts, et la Chine. Son voyage en Chine, qui comprenait une partie plus économique à Shanghai, et une plus politique à Pékin, où il a rencontré Xi Jinping, intervient après sa visite en février à Washington. Lula s’est dit convaincu que le renforcement des liens entre Brasilia et Pékin n’entamerait pas la relation de son pays avec les États-Unis. À l’inverse de plusieurs puissances occidentales, la Chine et le Brésil n’ont jamais imposé de sanctions financières à la Russie et tentent tous deux de se positionner en tant que médiateurs. Le président brésilien défend l’idée d’un groupe de pays dont le but serait d’œuvrer pour la paix en Ukraine, et avant sa visite en Chine, il avait promis que ce groupe serait «créé» à son retour. Interrogé sur cette idée à la suite de sa rencontre avec le président chinois, Lula n’a pas donné d’avantage de détails. «La patience est nécessaire pour parler avec Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky», a-t-il simplement dit. «Mais surtout, il faut convaincre les pays qui fournissent des armes, qui encouragent la guerre, d’arrêter». Cependant, le plaidoyer du président brésilien risque de mal passer auprès du président ukrainien qui avait déjà, il y a quelques jours, fortement désapprouvé l’idée avancé par Lula de laisser la Crimée à la Russie pour apaiser Moscou et pour mettre ainsi plus rapidement fin à la guerre. Car Zelensky, lui, refuse de céder quoi que ce soit au Kremlin et semble bien décidé à mener le combat jusqu’au bout pour défendre l’entièreté du territoire ukrainien et de récupérer surtout toutes les zones conquises jusqu’à aujourd’hui par l’armée russe. Quant aux positions de la Chine ou du Brésil, elles
n’étonnent pas grand monde, mais la Maison-Blanche, elle, peut se sentir flouée après avoir soutenu ardemment le socialiste brésilien lors de la dernière élection présidentielle.

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