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dimanche 19 mai 2024

Efforts

Alors que la révolte populaire contre la République islamique continue en Iran, l’Accord sur le nucléaire qui est renégocié depuis plus d’un an par les Américains et les Européens avec Téhéran pourrait bien être abandonné pour une longue période. L’Iran ayant en effet accusé cette semaine les États-Unis d’appuyer les manifestations déclenchées il y a plus d’un mois après la mort de Mahsa Amini pour obtenir des concessions dans les négociations pour raviver l’Accord de 2015 sur le nucléaire. La République islamique est secouée par un mouvement de contestation depuis le 16 septembre, après la mort de la Kurde iranienne de 22 ans, décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique. Des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées lors de ces manifestations. Des centaines d’autres, dont des femmes, ont été arrêtées. «Les Américains continuent d’échanger des messages avec nous, mais ils essaient d’attiser le mouvement de contestation», a dit le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, lors d’une visite en Arménie, dans une vidéo publiée samedi par son ministère. «Les États-Unis tentent d’exercer une pression politique et psychologique sur l’Iran pour obtenir des concessions lors des négociations sur le nucléaire», a-t-il déclaré, en référence aux discussions indirectes entre Téhéran et Washington, menées grâce à la médiation de l’Union européenne. Ces négociations, lancées en avril 2021, visent à raviver l’accord nucléaire signé en 2015 entre les Occidentaux et l’Iran, prévoyant une levée des sanctions économiques contre Téhéran, mais dont l’ex-président américain Donald Trump s’était retiré en 2018. «Nous ne ferons pas de concessions aux Américains. Nous travaillerons dans le cadre d’un accord qui respecte les lignes rouges de la République islamique», a ajouté Hossein Amir-Abdollahian. Les États-Unis et certains pays européens ont récemment imposé des sanctions à l’Iran, condamnant la réaction de Téhéran aux manifestations après la mort de Mahsa Amini. Le 13 octobre, Washington avait affirmé qu’un retour à l’accord de 2015 «n’était pas probable à court terme». «Nous nous concentrons aujourd’hui sur la manière de faire rendre des comptes au régime (iranien) pour ce qu’ils font aux manifestants», avait dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. Samedi, le chef de la diplomatie iranienne a estimé que «les propos de Washington contredisent ses actions». «Non seulement les Américains considèrent les négociations comme une priorité, mais ils sont pressés de les conclure», a dit Hossein Amir-Abdollahian. Cet Accord sur le nucléaire semble finalement avoir été destiné à ne jamais avoir lieu. L’on se souvient encore des énormes difficultés qu’avait rencontrées Barack Obama, le plus ardent promoteur de cet accord, qui a dû se battre pendant des années pour réussir à satisfaire tous les pays impliqués. Des efforts qui apparaissent aujourd’hui avoir été vains, l’Accord n’ayant finalement tenu que trois ans et les relations entre Washington et Téhéran étant au plus mal.
F. M.

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