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dimanche 19 mai 2024

D’une mouture à l’autre

Début 2020, Emmanuel Macron avait réussi à sauver la face en affirmant annuler la réforme des retraites à cause de la crise sanitaire mondiale du Covid-19. Cette réforme compliquée qui avait mobilisé une partie de l’opinion française, opposée aux changements voulu par le gouvernement d’Édouard Philippe, semblait trop difficile à faire accepter, surtout que les multiples concessions accordées au fil des moins l’avait vidée de toute substance et de tout sens. Mais aujourd’hui, le président français veut faire passer une nouvelle mouture de la réforme. Et à quelques jours de la présentation des arbitrages finaux de la réforme des retraites, et alors qu’Élisabeth Borne reçoit une dernière fois cette semaine les partenaires sociaux sur ce dossier brûlant, le soutien des Français à cette réforme phare du second quinquennat Macron s’érode. Ils sont désormais moins d’un sur deux (44 %) à se dire favorables à la réforme du système des retraites, selon un sondage publié lundi. À l’inverse, 54 % des sondés se montrent défavorables à cette réforme. Par rapport à la précédente vague de cette étude, réalisée en septembre dernier, les courbes se sont croisées. À l’époque, 59 % des personnes interrogées soutenaient la réforme. Comme le souligne le sondage, c’est chez «les Français les plus âgés, dont les retraités, et les sympathisants Renaissance (le parti présidentiel ) ou LR» que la réforme obtient le plus d’assentiment. L’opposition est particulièrement marquée chez les sympathisants de La France Insoumise (84 %) et du Rassemblement National (66 %). Néanmoins et de façon paradoxale, une courte majorité des Français (53 %) continue à penser qu’il s’agit d’une réforme qui doit être menée de manière prioritaire. Même si ce sentiment est «lui aussi, en baisse tendancielle», souligne l’étude. Ainsi, «l’âge de départ légal en retraite souhaité par les Français évolue peu», pointe le sondage. Il se situe avant 62 ans pour
40 % des Français, et à 62 ans pour 25 %. Une minorité (17 %) considérant qu’il devrait se situer à 65 ans ou après (17 %). Le report de l’âge légal de départ à 65 ans, souhaité par le président de la République, n’est envisagé que par 35 % des proches du parti macroniste Renaissance et 33 % des sympathisants des Républicains. Reste à voir si les Français entendront les appels à manifester qu’ont déjà lancés des mouvements tels que les «gilets jaunes» et si la mobilisation sera forte, ou si les Français, las des mouvements sociaux, seront plus enclins à laisser le gouvernement aller au bout de son projet de réforme.
F. M.

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