L’Algérie s’apprête à célébrer, à partir de ce soir et dans une ambiance de grande fête populaire, l’avènement du nouvel an amazigh «Yennayer 2973», qui coïncide avec le 12 du mois de janvier. Les familles font de cette journée une véritable fête avec ses pratiques rituelles, ses couleurs et ses traditions culinaires.
Par Louisa A. R.
Les Algériens portent beaucoup d’intérêt et d’affection à cette fête, ancrée depuis toujours dans la culture algérienne. Célébré depuis toujours, Yennayer a été officiellement pour la première fois le 12 janvier 2018. D’ailleurs, chaque région à ses propres traditions de célébration. Les familles algériennes ne ratent pour rien au monde ce rendez-vous où l’avènement du nouvel an amazigh est un moment de joie et de communion. Repas de fête autour d’un couscous accompagné de volaille, des friandises, en plus de nombreuses manifestations officielles, sont comme chaque année au menu des festivités à travers le pays. La célébration de Yennayer se distingue par ses aspects culinaires, symbolisés par les incontournables plats de couscous ou chakhchoukha, la préparation également de gâteaux traditionnels qui sont servis accompagnés de café et/ou de thé à la menthe durant toute la durée de la fête. Cette fête demeure, elle aussi, de toutes les dépenses. Une effervescence digne des jours de grandes fêtes règne dans la capitale où les étals des marchés garnis de toutes sortes de friandises, chocolat, bonbons, sont pris d’assaut par les citoyens. De nombreux commerces se reconvertissent, pour la circonstance, et proposent une gamme très variés de produits, spécial Yennayer, cédés à des prix en hausse, de l’avis même de citoyens rencontrés sur place, au moment où les commerçants les considèrent raisonnables comparativement aux prix élevés des autres produits de consommation. Les ménages se retrouvent toutefois obligés de les acheter pour faire plaisir à leur famille, particulièrement aux enfants qui attendent spécialement cette occasion pour avoir leur part de friandises.
Aussi, diverses activités culturelles et artistiques, concoctées pour la célébration du nouvel an amazigh, sont au programme dans toutes les wilayas du pays. Elles se déclinent notamment sous forme d’expositions, conférences, théâtre, récitals poétiques et concerts…
Un riche programme culturel au menu
des festivités
A Bouira, la maison de la culture Ali-Zamoum abrite une exposition de produits artisanaux berbères depuis dimanche. Il s’agit d’un petit «Souk n’Yennayer» qui propose aux visiteurs différents produits, tels que des bijoux, des habits et plats traditionnels amazighs. De la poterie, des produits du terroir comme l’huile d’olive et les figues sèches sont également exposés à la maison de la culture qui abrite également une exposition d’arts plastiques qui raconte, à travers une trentaine de toiles, les traditions amazighes anciennes. Des ateliers d’art culinaire ainsi que d’autres expositions dédiées aux anciens manuscrits et ouvrages retraçant l’histoire de Yennayer sont organisés. Des galas artistiques sont, en outre, au menu de cette célébration et seront animés par des artistes locaux.
A Alger, l’Office Riadh El-Feth a programmé une rencontre artistique avec l’artiste Hasna Hini, en compagnie de la troupe «El Khallat» de la ville de Tizi Ouzou, en sus de la participation de la conteuse Sihem Kennouche et de la projection d’un film amazigh «Tableaux folkloriques du patrimoine local» du réalisateur Ahmed Guenif.
Le Théâtre national algérien (TNA) organise également «la 2e édition des Journées nationales du théâtre amazigh» du 9 au 15 janvier. Le Palais de la culture Moufdi-Zakaria accueillera une exposition de produits artisanaux en collaboration avec la Direction de la culture de Tissemsilt. De plus, l’Office national de la culture et de l’information a programmé à la salle Atlas une représentation théâtrale intitulée «Yennayer et la vieille folle», du réalisateur Miloud Hadj Said. Les Galeries Mohamed-Racim et Mohamed-Temmam accueilleront, quant à elles, des expositions d’arts plastiques jusqu’au 15 janvier.
Par ailleurs, la Cinémathèque d’Alger a prévu, du 7 au 11 janvier, la projection de films en tamazight, dont «Leila et les autres» de Sidali Mazif, «Fadhma N’Soumer» et «Machaho» de Belkacem Hadjadj, «Juba II» de Mokrane Aït Saâda, «La Montagne de Baya» de Azzedine Meddour, «La Maison Jaune» de Amor Hakkar et et «Mimezrane» de Ali Mouzaoui.
La capitale du M’zab, Ghardaïa, abritera, les 11 et 12 janvier, les festivités officielles marquant la célébration de Yennayer. La cérémonie de remise du Prix du président de la République pour la littérature et la langue amazighes (3e édition) y sera organisée. Le programme concocté par le Haut commissariat à l’amazighité (HCA) prévoit plusieurs activités folkloriques et artistiques dans la rue, ainsi que des expositions mettant à l’honneur le patrimoine ancestral et le savoir-faire local et des conférences sur la culture amazighe dans les manuscrits.
La journée du 12 janvier sera marquée par la tenue d’un grandiose gala artistique animé par le chanteur Mohamed Allaoua, à la salle omnisports «Loucif-Hamani», située à proximité du stade 1er-Novembre de Tizi Ouzou. Un riche programme d’activités culturelles et artistiques sera programmé à l’occasion.
L. A. R.