Le nouvel an amazigh 2971 a été fêté de manière grandiose cette année dans la wilaya de Béjaïa. Les établissements scolaires, les centres culturels, maisons et foyers pour jeunes, mouvement associatif, APC, ont marqué cette date perpétuant cette tradition ancestrale qui a vécu à tous les âges. Des festivités culturelles, artistiques et sportives sont organisées un peu partout dans les quatre coins de la wilaya depuis plusieurs jours en vue de marquer ce nouvel an amazigh, mais aussi des actions de solidarité comme «timechret ou offrande» sont menées afin de faire renaître et redonner à Yennayer son cachet d’antan et tout son sens portant sur l’union entre les gens de la région. Un cachet qui se veut une manière de rassembler les gens et renforcer les liens de fraternité, d’union, d’entraide et de solidarité entre les gens, comme ce fut le cas par le passé. C’est ainsi que depuis le début de la semaine des festivités sont organisées par l’APC de Béjaïa, la Direction de la culture et la Direction de la jeunesse et des sports à la Casbah de la ville. Au moins 17 artisans venus de plusieurs wilayas (Bouira, Sétif, Alger, Tizi- Ouzou, Boumerdès, …) et des associations ont pris part à cet évènement intitulé «Souk» de Yennayer. On y trouve de la poterie, des objets traditionnels de décoration, des produits du terroir, des articles vestimentaires traditionnels, des bijoux, et bien d’autres symbolisant la vie traditionnelle. Le programme a été ouvert par des chants entonnés par une chorale, suivis par une déclamation poétique, en sus d’expositions organisées au niveau du théâtre régional Abdelmalek-Bouguermouh et de la maison de la culture Taous-Amrouche. La bibliothèque principale de la ville des Hammadites a abrité une exposition sur l’histoire libyco-romaine et une autre sur le patrimoine immatériel algérien classé par l’Unesco, tel la grotte Afalou de Melbou. Une conférence a été animée par l’écrivain Brahim Tazaghart dans la matinée sur le thème «Chachnaq, personnage-clé de l’Afrique du Nord». Hier, un concours de dessin a été organisé en faveur des enfants de moins de 15 ans sous le thème «Dangers et protection de l’environnement». Un autre concours a été organisé aussi sur le plat traditionnel du couscous au TRB par l’association Saldae pour la promotion de la culture et du tourisme avec l’APC et la Direction de la culture. Plusieurs localités de la wilaya ont fêté Yennayer avec faste. Des expositions d’objets traditionnels, d’histoire de Yennayer, des conférences et des chants traditionnels ont meublé le programme mené par le mouvement. Au niveau de la Bibliothèque de lecture publique, une conférence avec vente-dédicace est organisée durant plusieurs jours en faveur des auteurs nouveaux, en sus d’un concours de dessin et de contes en faveur des enfants. L’association du village sud (Tazmalt) a organisé une offrande ou «Timechert» en faveur des habitants du quartier. Cinq bœufs ont été sacrifiés et la viande a été répartie aux habitants. L’association du village nord de la ville a abattu elle aussi 3 bœufs en faveur des habitants du quartier nord. A Oued-Ghir, Yennayer a été fêté par un tournoi de football que l’association des vétérans de la commune (ASOG) a organisé avec l’APC. Il a regroupé les équipes des villages de la localité, dont Amaâdane, Ibachiren, Ibourassen, Taourirt Larbaâ et Oued-Ghir Centre. L’Association «Taghmat» de Tiouririne Tazmalt a organisé une cérémonie de remise des clés du logement réalisé en faveur d’une famille démunie et un spectacle pour enfants a été animé par des clowns. Enfin, le nouvel an amazigh a été symboliquement célébré dans le but de perpétuer les coutumes et traditions ancestrales visant à retisser, voire renforcer, les liens de solidarité et de fraternité et surtout d’union entre les gens qui a caractérisé la région par le passé. La célébration de Yennayer est vue aussi comme un véritable défi à la globalisation ou la mondialisation qui a commencé à noyer les valeurs portées par des peuples dans un moule capitaliste, socialement implacable envers les faibles.
Hocine Cherfa