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vendredi 19 avril 2024

Yaïci, expert en énergie solaire : «On n’apprend pas des catastrophes subies par le passé» / Les énergies renouvelables s’installent «à vitesse d’escargot»

L’expert en énergie solaire, Boukhalfa Yaïci, a plaidé pour une réflexion sur les différentes possibilités offertes par les énergies renouvelables en cas de catastrophe naturelle, faisant référence aux derniers incendies ou encore à la gestion de la pandémie.
Il a estimé que les perturbations sur le réseau électrique causées par les incendies donnent la possibilité de rouvrir le dossier pour imaginer des solutions plus économiques et surtout plus avantageuses sur le plan de la sécurité énergétique.
Directeur général du Cluster énergie solaire, Boukhalfa Yaïci a préconisé de multiplier les sources d’énergie. «Il faut les doter du réseau Sonelgaz, d’un groupe électrogène de secours et éventuellement d’installations solaires, lorsque les conditions sont réunies», dira t-il. La solution, selon lui, est de multiplier les sources d’énergie. Mais pas uniquement. «Il faut surtout voir comment améliorer l’entretien et la maintenance de ces équipements», a-t-il soutenu. Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, il a préconisé d’intégrer la sécurité énergétique, la sécurité sanitaire et la sécurité hydrique dans une stratégie globale. Selon lui, il existe une multitude de solutions proposées et exploitées à travers le monde. Il a cité l’utilisation d’installations solaires autonomes lorsqu’il y a ce genre de catastrophe, faisant référence aux derniers incendies ou encore à la gestion de la pandémie. Il y a la possibilité de déployer rapidement des unités solaires mobiles, en quelques heures, pour permettre d’alimenter des hôpitaux de campagne, des forages ou les besoins des populations, a-t-il expliqué. L’expert en énergie renouvelable a appelé à «une nouvelle politique énergétique qui laisse plus de place au renouvelable et qui réduise la vitesse de déploiement des centrales à cycle combiné pour économiser le gaz». Boukhalfa Yaïci s’est désolé d’un important retard sur la réalisation du programme national de développement des énergies renouvelables, regrettant que la priorité soit donnée pour l’instant au seul développement des cycles combinés, gaz-solaire et ce, depuis des années. Cette stratégie influe, selon lui, de manière négative sur la promotion et l’utilisation des énergies renouvelables. Au lieu de prioriser les énergies renouvelables, l’Algérie investit davantage dans les centrales à cycle combiné au gaz, a-t-il regretté. Il s’est étonné d’une politique énergétique à deux vitesses : d’un côté, les énergies renouvelables qui s’installent «à vitesse d’escargot», et de l’autre, «le déploiement des centrales à gaz de type combiné qui ne s’est jamais arrêté».
Boukhalfa Yaïci a estimé qu’il faut créer un environnement favorable au développement des énergies renouvelables. «La politique d’extension du réseau électrique a toujours été favorisée au détriment des installations autonomes pour alimenter, par exemple, une habitation, une école ou un centre de santé dans des zones isolées». Il a mis en garde contre la consommation excessive du gaz naturel en interne, qui met en péril les quantités exportables.
Louisa Ait Ramdane

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