Ce jeudi, le wali, Aissa Boulahya, accompagné du président de l’APW, a exposé son bilan annuel devant la presse locale. A l’occasion, le chef de l’exécutif a passé en revue tous les secteurs du développement local avec chiffres à l’appui qui ont bien illustré la dynamique de l’action publique à travers le territoire de la wilaya. Partant de la politique de l’eau, l’assainissement, l’électrification et le gaz naturel, la couverture, selon les chiffres avancés, est très optimale. Les interventions sur les zones d’ombre ont été totalement achevées en 2022, ce qui signifie que l’objectif est atteint. En 2022, le secteur de l’Education a bénéficié de 11 nouveaux établissements scolaires, ainsi que de moyens pour les cantines et le transport scolaire. Un bilan qui s’est traduit par les résultats des examens de fin d’année, lesquels ont propulsé la wilaya à un bon classement national. Le logement, présenté sous toutes ses formules, a atteint le nombre de 5 955 logements distribués en cette année 2022. La wilaya, dans certaines daïras, reste confrontée à des difficultés pour mettre sur pied les programmes de logements, à cause du manque d’assiettes foncières. Le secteur de la Santé a, selon le rapport présenté, fait un sursaut de qualité avec le projet de réhabilitation de l’EHP «Che Guevara», l’ouverture de l’EHU des 240 lits, les nouveaux équipements des centres de dialyse, l’équipement du Centre d’oncologie et le transfert des urgences médico-chirurgicales. En revanche, le wali veut parfaire le secteur pour une santé qui réponde aux besoins des malades. Le transport est un secteur qui se développe surtout avec la mise en service prochaine du tramway. Le port reste pour Mostaganem un atout qui doit apporter beaucoup à l’économie de la région si ses gestionnaires renforcent leur politique de marketing commercial. Le secteur de l’Agriculture se porte bien, car la wilaya a beaucoup tablé sur le soutien aux fellahs et aux différents producteurs de diverses filières. L’apport de la wilaya c’est traduit par le développement des moyens de production, tels que l’électrification de plus de 290 exploitations , le développement de la filière pomme de terre, ainsi que les moyens d’irrigation. Cette stratégie est instaurée pour développer la ruralité, garantir la production et conforter l’économie locale. M. Boulahya a évoqué la lutte implacable menée par ses services en 2022 pour protéger les terres agricoles contre le béton sauvage. Sur le plan économique, le bilan est probant puisque le wali a procédé au dégel de 68 projets d’investissement générant ainsi
5 000 postes d’emploi nouveaux. Aujourd’hui, il veut soutenir la politique de l’entrepreneuriat et des start-up afin de consolider l’économie de la région. Par ailleurs, il compte sur les communes pour que chacune puisse mettre à profit son potentiel et compter, à
l’avenir, sur ses propres ressources. Quant aux activités sportives et culturelles, le wali a estimé qu’un éveil s’est produit au cours des deux dernières années et continue à les soutenir au profit des jeunes et du reste de la population. Les perspectives de développement de la nouvelle année se chiffrent à
10 279 milliards de centimes pour 39 opérations inscrites au registre de 10 secteurs et 238 autres au profit de communes.
La Ligue des comités de quartiers rejette la marginalisation
2023 sera probablement la passerelle qui servira à conforter les changements espérés. Cependant, à Mostaganem les instances représentatives des citoyens semblent ne pas avoir encore assimilé le principe. Abderrahmane Goarer, président de la Ligue des comités de quartiers de la daïra de Mostaganem, s’est exprimé à ce propos. «A notre niveau et à titre bénévole, nous nous sommes structurés à travers l’ensemble des quartiers de la municipalité de Mostaganem avec vingt-cinq associations». Et d’ajouter que c’est dans un souci de collaboration au développement local avec les instances élues. «A ce titre, dira le président, nous nous sommes mis à la disposition de l’APC afin de contribuer aux opérations de sensibilisation, de prévention et d’organisation du cadre de vie des habitants des quartiers. Comptant sur une convention qui d’ailleurs n’a jamais été signée même promise par le 1er magistrat de la ville au début de son mandat. Notre plan d’action proposé devait être pris en charge par l’APC mais la tâche est assez compliquée par manque d’écoute. Après l’installation des délégués élus au niveau des quartiers, nous avions cru que la tâche allait être facile, mais ces derniers dans leur majorité passent à côté de leurs missions. Aujourd’hui, assure le responsable de la Ligue, l’état des lieux est déplorable car le développement local n’est guère visible. Vraisemblablement, l’APC refuse cette nouvelle forme de consultation, pourtant la démocratie participative est promulguée par la loi». M .Goarer a déploré qu’à Mostaganem, comme ailleurs dans les autres communes, la pratique de la démocratie participative n’est guère visible même si les interlocuteurs existent, c’est-à-dire les comités de quartiers érigés en ligue. Ceci veut dire que le dispositif de représentativité est bel et bien présent mais marginalisé. Il affirmera avec regret que les élus oublient que les habitants de quartiers et leur représentants sont là pour répondre d’une façon permanente à des enjeux pour, en premier lieu, accompagner les actions de développement, veiller à leur équilibre et prévenir les ruptures avec la vie des citoyens. Il faut souligner tout simplement que la participation des comités de quartiers reste un axe majeur de la politique de la ville en conformité avec la loi n°06-06 du 20 février 2006. L’observatoire national de la société civile n’arrête pas de promouvoir la notion de démocratie participative. Son président, M. Hamzoui, préconise la nécessité d’activer la démocratie participative dans l’édification de la nouvelle Algérie. Le wali, dans sa toute dernière conférence de presse, a mis le doigt sur l’importance du mouvement associatif dans la dynamique du développement durable. Le président de la Ligue considère que «les comités de quartiers, ainsi organisés, sont capables de changer l’image des quartiers en contribuant à faire des habitants des ressources-citoyennes au cœur des services publics. Le rôle de la société civile et du mouvement associatif et l’adhésion de ses acteurs dans le processus de la concrétisation de la démocratie participative ne peuvent être que des palabres pour les gestionnaires des communes et des daïras. Nous regrettons amèrement que l’APC ne puisse pas mettre en valeur les mécanismes du dialogue et qu’elle marginalise le mouvement associatif qui pourrait être une valeur ajoutée à l’action communale… Mais, la démocratie participative est d’abord une culture», conclura-t-il.
Lotfi Abdelmadjid