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samedi 20 avril 2024

Voix

Si Éric Zemmour, journaliste star à Cnews et auteur à succès est souvent classé à l’extrême-droite par ses collègues et par la classe politique, les sympathisants de droite, eux, sont de plus en plus nombreux à espérer qu’il puisse les représenter à la prochaine élection présidentielle. Et les électeurs de droite ne sont pas les seuls à éprouver de la sympathie pour le polémiste, certaines personnalités politiques n’hésitant pas à le soutenir. Lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI en début de semaine, le candidat à la primaire de la droite, Éric Ciotti, a déclaré qu’en cas de second tour (pour l’heure fictionnel) entre Emmanuel Macron et l’écrivain, le député des Alpes-Maritimes donnerait son vote au second. Une déclaration qui a mis dans la gêne sa famille politique. «Ce n’est vraiment pas la question du moment», a tranché Christian Jacob. Invité sur RTL, le chef de file du parti a tenté de détourner l’attention. «On sort d’un week-end formidable avec les jeunes. (…) Un grand mouvement de jeunesse est né hier», a-t-il assuré, au lendemain de la rentrée des Jeunes Républicains au Parc Floral de Paris. Prié de s’exprimer sur les propos d’Éric Ciotti, le président a finalement estimé que ce dernier avait des «convictions dont il fait part». Et de réitérer que «parler d’un candidat dont on ne sait pas s’il sera candidat, ce n’est pas le sujet du moment». «Moi j’avais plutôt le sentiment que les sujets de préoccupation des Français étaient le pouvoir d’achat, la sécurité, la santé, et pas tel ou tel candidat médiatique», a-t-il encore insisté. Tout en soulignant qu’Éric Zemmour n’est toutefois «absolument pas» infréquentable. Dans le même temps, Valérie Pécresse, en lice pour la primaire, s’est livrée à une déclaration laconique sur France 2. «Éric Zemmour c’est très clair : moi je dis que pour gouverner la France, il faut penser à autre chose que l’immigration», a-t-elle fustigé. Avant de rebondir : «Moi je pense que nous allons être au second tour». «De qui on parle ?», a encore interrogé Michel Barnier. Lui aussi candidat à une méthode de départage, l’ancien négociateur du Brexit a évoqué sur France Info «un chroniqueur, un journaliste polémiste qui n’est même pas candidat pour l’instant». «Vous parlez d’hypothèses, de questions théoriques, moi je ne suis pas là ce matin pour commenter les commentaires et l’hypothétique candidature de M. Zemmour. Ça ne m’intéresse pas. Nous n’avons pas les mêmes idées», a-t-il déclaré. Face à Éric Ciotti, le prétendant à l’Élysée a aussi souligné qu’ils pouvaient avoir «des idées différentes». «Dans cette famille politique, il y a depuis toujours (…) des gens qui sont très à droite, d’autres qui le sont beaucoup moins. Notre famille politique elle gagne et je pense qu’elle va gagner quand elle ressemble à la France», a-t-il déclaré. Enfin autre candidat à la primaire, Philippe Juvin en a «assez de ces discussions où on vous dit qu’il faut choisir entre Macron et Zemmour». «Éric Zemmour parle de thèses que la droite a longuement développées, mais je crois que pour être élu président de la République, il faut d’abord avoir été élu», a fait valoir le maire de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) sur Sud Radio. Une déclaration qui n’a pas beaucoup de sens durant le mandat d’Emmanuel Macron, qui n’a jamais été élu avant la présidentielle de 2017. Éric Zemmour pourrait ainsi lui aussi accéder directement à l’Élysée sans passer par d’autres fonctions électives. Toutefois, que les adversaires du journaliste se rassurent pour le moment, ce dernier n’a toujours pas exprimé sa volonté de se présenter pour 2022 et surtout les sondages ne lui accorde pas plus de 8 %. Néanmoins, ceux qui espéraient à droite que Zemmour serait une pompe aspirante pour les voix de Marine Le Pen et ainsi avoir une chance d’être au second tour des présidentielles, pourraient au contraire voir une partie de leur électorat se tourner vers le discours incisif et sans détour de l’auteur à succès.

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