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jeudi 23 mars 2023

Virus : l’Institut Pasteur tire la sonnette d’alarme / Les contaminations risquent de doubler dans les prochains jours

Les cas de contamination ont progressé brusquement mais surtout vertigineusement. Pis, les spécialistes s’attendent à une évolution encore plus inquiétante pour les jours à venir. L’avènement des variants de Covid-19 en Algérie, notamment le Delta, a aggravé la situation qui risque d’empirer dans les prochains jours, selon les propos du directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, Pr Fawzi Derrar. La hausse des cas de contamination inquiète les spécialistes. Pour eux, le relâchement collectif des citoyens, caractérisé par une négligence du port du masque et des gestes barrières, en est la cause. Ils appellent ainsi les Algériens à faire preuve de vigilance pour casser la chaîne de transmission de l’épidémie, les invitant, au passage, à se faire vacciner en masse. Membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus, Pr Fawzi Derrar tire la sonnette d’alarme, en raison de la recrudescence du nombre d’infections, notant qu’il y a une augmentation terrible quotidiennement. Le responsable a affirmé, sur les ondes de le radio régionale de Sétif, que les services sanitaires s’attendaient à cette vague épidémique que traverse l’Algérie actuellement. «Nous attendions cette vague en raison de nombreux indicateurs externes et internes, et l’entrée de nouvelles races qui a changé l’équation». À ce propos, il a expliqué que la principale cause derrière la vague actuelle revient essentiellement à l’avènement du variant Delta (indien), qui se propage rapidement avec un taux de propagation de 2,67 %, et avant au variant britannique (Alpha). «Le plus inquiétant actuellement c’est le variant Delta qui est très virulent», a précisé le DG de l’Institut Pasteur, soulignant que «la personne contaminée peut transmettre le virus à au moins huit autres personnes». Selon lui, ce variant est responsable de l’admission d’un grand nombre de patients à l’hôpital, et c’est ce qui crée une surcharge au niveau de ces structures. Il a ajouté : «L’alarme est sonnée, le nombre de contaminés va doubler dans les prochains jours, il y a une terrible augmentation des cas liés au coronavirus au quotidien. Nous assisterons au pic de cette vague dans deux semaines». C’est pourquoi, Pr Fawzi Derrar a appelé dans son intervention les directeurs des institutions publiques et privées à sensibiliser les travailleurs, les inviter à se faire vacciner et à diffuser des messages positifs. Toutefois, le DG de l’Institut Pasteur reste perplexe quant à la réticence des Algériens à se faire vacciner. «Je ne comprends pas pourquoi les Algériens n’acceptent pas la vaccination», dira-t-il, faisant état de «certains espaces de vaccination au niveau de le capitale ne connaissant aucune affluence». «Ce qui me fait le plus mal personnellement, c’est de voir des Algériens mourir quotidiennement sous nos yeux, alors que nous avons des millions de vaccins en stock qui attendent», a-t-il déploré. Pour rassurer sur l’efficacité du vaccin, il dira que «depuis le début de la vaccination, nous n’avons constaté aucun cas de décès ou de complication auprès des personnes vaccinées». «Le respect des mesures barrières et la vaccination sont les seuls moyens de briser cette vague de contaminations, la plus forte et la plus dangereuse, et d’éviter d’atteindre les scénarios indien, européen ou tunisien. La solution est entre nos mains», a dit le spécialiste. S’agissant d’un éventuel retour au confinement, Pr Fawzi Derrar n’écarte pas cette possibilité, soulignant que «toutes les options sont actuellement sur la table, y compris un retour à un confinement total ou partiel dans certaines régions».
Louisa Ait Ramdane

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