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jeudi 30 mars 2023

Violences faites aux femmes: Une triste réalité qui ne cesse de prendre une ampleur inquiétante

Les chiffres de la brutalité dans les ménages en Algérie demeurent aussi pires qu’alarmants. Pourtant, la législation a changé car depuis 2015 une loi qui protège les victimes a été adoptée. Un texte qui renforce les peines contre toute forme de maltraitance, cela va jusqu’au  harcèlement de rue.  Bien que celles-ci jouissent de plus de droits, les femmes n’osent toujours pas porter plainte. Il reste encore beaucoup à faire pour briser la loi du silence.  Chaque heure, plus de cinq femmes ou filles en moyenne, ont été tuées par un membre de leur propre entourage en 2021, selon une nouvelle étude publiée  par deux agences des Nations unies. Des statistiques  qui cachent  sûrement une réalité encore plus terrible dans notre société, face à celles qui se taisent, trop honteuses d’avouer qu’elles sont battues.  Aujourd’hui, comme on le voit, les violences faites aux femmes prennent l’ampleur d’une pandémie. Elles portent gravement atteinte aussi bien à la santé publique qu’aux droits de l’Homme. Les enquêtes et les études menées dans notre pays, ont dévoilé la proportion prise par les violences physiques, sans pour autant réduire la portée des autres souffrances éprouvées par les victimes qui, pour des raisons liées surtout à l’environnement et au niveau culturel sont cachées dans la plupart des cas. Dans ce sens, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaouter Krikou, a mis en avant, jeudi à Alger, l’attachement de l’Etat à mettre en place tous les mécanismes garantissant la protection de la femme et assurant la promotion de sa place au sein de la société, appelant à l’impératif de sensibiliser les femmes aux mécanismes de protection et la société aux retombées de la violence faite aux femmes.  Supervisant la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre de chaque année, Mme Krikou a précisé  que « l’Etat a mis en place des programmes nationaux et des mécanismes de protection pour promouvoir la place et les droits de la femme au sein de la société ». Il s’agit surtout, poursuit la ministre, de la prise en charge juridique de la femme en situation sociale difficile à la faveur des dispositions importantes du code pénal de 2015 qui a criminalisé toutes les formes de violence.  Cette démarche s’est renforcée en 2020 grâce aux instructions du président de la République « de constitutionnaliser la protection de la femme dans l’article 40 de la constitution 2020″, a soutenu la ministre.  Il s’agit là, a-t-elle souligné, de l’engagement de l’Etat à protéger la femme de toutes formes de violence en tous lieux et dans toutes les circonstances et à permettre aux victimes de bénéficier des services de prise en charge et d’assistance judiciaire, mais aussi d’accompagner et d’encourager la femme à l’auto-emploi pour créer des micro-activités rentables après l’obtention d’une formation professionnelle spécialisée ».

Sensibilisation et renforcement de la prise en charge

 Rappelant les efforts « des cellules de proximité du secteur de la solidarité au nombre de 276 à travers le territoire national pour écouter les préoccupations des femmes et des familles notamment dans les zones reculées », la ministre a affirmé que son secteur veille à intensifier la prévention et l’action de sensibilisation en vue d’éliminer toute forme de violence à travers « la sensibilisation des femmes aux mécanismes de protection sociale et juridique ainsi que la société aux conséquences négatives de ces comportements ».    De son côté, la directrice du Bureau du Fonds des Nations unies pour la population en Algérie (UNFPA), Faiza Bendriss a mis en exergue les acquis réalisés par l’Algérie en matière de lutte contre toutes les formes de violence et de discrimination basées sur le genre, soulignant que « les lois algériennes y afférentes figurent parmi les plus avancées sur le plan arabe ». « L’Algérie a réalisé de nombreux acquis politiques, économiques et juridiques au profit des femmes », a-t-elle dit, relevant que « d’autres défis subsistent, telle la poursuite des efforts en vue d’améliorer les conditions de vie des femmes les plus vulnérables.  Les intervenants à l’instar du président du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), Abdelmadjid Zaalani et du président de la Commission de la Santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’Assemblée populaire nationale (APN), Khallaf Ryad ont mis en évidence les mécanismes juridiques mis en place par l’Etat pour protéger la femme de toute forme de violence.  Il s’agit en particulier de élargissement de la criminalisation, le durcissement des peines et l’utilisation d’une nouvelle terminologie, reflétant ainsi la forte intervention de l’Etat en vue d’assurer une véritable protection à la femme.  Dans le même contexte, le président de l’Observatoire national de la société civile (ONSC), Abderrahmane Hamzaoui a mis en exergue les efforts colossaux de l’Etat en matière de lutte contre les violences faites aux femmes sur tous les niveaux, le rôle de la société civile dans la lutte contre ce fléau et la sensibilisation sur ses répercussions.

 

Meriem Benchaouia

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