«Je profite de la présence ou de l’absence de Madame la ministre pour ne rien réclamer». Jean-Louis Aubert, président de cette 36e édition des Victoires de la musique, a donné le ton dès son discours d’ouverture. Alors que cela fait bientôt un an que les salles de concert sont fermées en France et qu’aucune perspective ne leur ait donnée, les 3h de show ont aussi été l’occasion pour les artistes d’interpeller Roselyne Bachelot.
«L’État ne m’a rien donné, jamais. Et je lui ai beaucoup rendu», a ironisé le chanteur et musicien de Téléphone en préambule de cette «bamboche» musicale. Et de reprendre plus sérieusement : «Tout ce que je vous demanderai Madame la ministre, c’est de continuer de prendre soin de tous ceux qui vivent et bossent autour de nous».
Puis c’est au tour de Benjamin Biolay de profiter de ce micro ouvert en direct pour invectiver les pouvoirs publics. Double lauréat de la Victoire de l’artiste masculin et de l’album de l’année, le chanteur a pris le temps d’évoquer la situation de tous ceux qui travaillent dans le monde du spectacle. «Ça n’a pas été une année très victorieuse pour la musique». Il a ensuite pointé du doigt «le silence étourdissant des pouvoirs publics et des gens qui sont censés être notre ministre de tutelle par exemple». «J’attends qu’on nous écoute un petit peu», conclut l’interprète de «Comment est ta peine».
Quelques heures plus tôt déjà, à l’antenne d’Europe 1, le chanteur Benjamin Biolay avait interpellé la ministre de la Culture après qu’elle ait «rabroué» Pierre Niney, selon lui. «Je suis tout particulièrement favorable à un débat avec madame Bachelot (…) Alors, oui, une antenne un peu ouverte, où l’on puisse se parler», proposait-il alors.
R. Y.