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mardi 16 avril 2024

Valeurs

L’on se souvient encore des images de civils afghans se cramponnant aux avions en décollage des derniers effectifs américains fin août 2020 à Kaboul, refusant de vivre sous le joug du régime taliban. Pourtant, parmi tous ceux ayant quitté l’Afghanistan, combien finalement partagent l’idéologie des fondamentalistes qu’ils tentaient désespérément de fuir. C’est le cas notamment d’un afghan de 29 ans, condamné en France en 2020 pour apologie du terrorisme, qui a été renvoyé dans son pays d’origine en mars dernier, selon une information révélée cette semaine. L’individu avait été condamné le 4 novembre 2020 pour apologie du terrorisme, quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty. Sur les réseaux sociaux Facebook et TikTok, le jeune homme avait fait l’éloge de la décapitation du professeur. Condamné à 18 mois de prison et à une interdiction définitive du territoire français, il a été placé depuis la fin de sa peine d’emprisonnement en rétention administrative, renouvelée régulièrement en attendant la réponse des autorités afghanes pour fournir un laissez-passer consulaire. Selon une ordonnance du juge que «Le Figaro» a pu consulter, les autorités afghanes ont bien délivré le document, acceptant d’accueillir leur ressortissant. Toujours selon le même document, l’individu a refusé une première fois de monter dans l’avion le 28 février avant de déclarer devant le juge qu’il était d’accord pour repartir. D’après Franceinfo, il a pris un vol le 23 mars dernier à destination de New Delhi, en Inde, avant de rejoindre Kaboul. L’association de défense des droits des étrangers, la Cimade, a jugé auprès du média de service public cette expulsion «très inquiétante» : «Hier, c’était une expulsion vers l’Afghanistan, mais demain la France va-t-elle expulser vers la Syrie, vers l’Iran, vers la Russie ?», a questionné notamment le chargé des actions juridiques de l’association, Paul Chiron. «On voit que la France, malgré ses engagements, procède quand même à des expulsions vers des pays vers lesquels elle ne devrait absolument pas renvoyer des personnes». En février, le quotidien «Le Figaro» révélait que depuis 2017, 704 islamistes avaient été réexpédiés dans leur pays d’origine, et que 256 autres étaient sous le coup de mesures d’éloignement. Et avant le retour des talibans au pouvoir en août 2021, 18 Afghans ont été renvoyés de France dans leur pays d’origine. Combien de personnes, et de femmes notamment, sont prisonnières en Afghanistan, incapables de sortir de chez elles, d’étudier et de travailler, auraient aimé avoir l’opportunité d’être accueillies dans un pays qui protégerait leurs droits les plus fondamentaux. Mais comme toujours c’est une très grande majorité d’hommes qui a été accueillie par l’Occident après l’arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan, des personnes profitant du statut de réfugié et se retrouvant en porte-à-faux avec les valeurs occidentales, qu’ils exècrent.
F. M.

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