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vendredi 19 avril 2024

Usine à Dakhla occupée : La société française Engie poursuivra ses projets de construction illégale

La société française Engie poursuivra ses projets de construction illégale d’une usine de dessalement dans la ville sahraouie occupée de Dakhla, a alerté Western Sahara Resource Watch (WSRW), l’observatoire chargé du suivi de l’exploitation des ressources naturelles dans ce territoire non autonome, invitant la multinationale française à publier les avis juridiques ayant permis la signature de ce projet. «D’après ce que Western Sahara Resource Watch (WSRW) comprend d’un courriel reçu d’Engie le 13 avril 2021, la multinationale française d’électricité poursuivra ses projets de construction d’une usine de dessalement au Sahara occidental occupé, par le biais d’un contrat avec le gouvernement du pays voisin, le Maroc, qui occupe le Sahara occidental», a affirmé sur son site internet WSRW. WSRW a rappelé que le Maroc occupe illégalement la plus grande partie du Sahara occidental depuis 1975, selon la Cour internationale de justice et la Cour de justice de l’UE. La même source a précisé que dans sa lettre Engie reconnaît ne répondre à aucune des questions soulevées par WSRW les 9 décembre 2020 et 3 février 2021 concernant notamment les fondements juridiques d’un tel projet. «Au lieu de cela, la société fait référence à deux analyses juridiques effectuées par des cabinets d’avocats, une étude d’impact social et environnemental, et la consultation des communautés locales», a fait savoir WSRW, précisant avoir demandé par courrier à Engie de rendre publics ces documents pour une évaluation par le peuple ayant les droits souverains au Sahara occidental, les Sahraouis. L’observatoire chargé du suivi de l’exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental explique, en outre, que le dernier document auquel Engie fait référence, «une consultation des communautés locales», a été réalisé par Global Diligence, «un cabinet de conseil basé à Londres qui se présente comme une équipe de juristes internationaux qui offrent des services sur le droit pénal international, les droits de l’Homme et la conformité des entreprises». La société avait en janvier 2021 invité WSRW à participer à la phase initiale du processus préliminaire d’engagement des parties prenantes. «WSRW a refusé de participer à un tel processus car l’étude, telle qu’elle a été présentée, ne prend pas en compte le fait que le Sahara occidental est séparé et distinct du Maroc, et que ce dernier n’a pas de mandat légal pour administrer le territoire, et que le peuple du territoire a le droit à l’autodétermination», précise la même source. A cet égard, WSRW déplore le fait que «Global Diligence n’a répondu à aucune de ses questions concernant sa méthodologie, son mandat ou son évaluation des faits juridiques concernant à la fois le territoire et son peuple». Citant les médias marocains, WSRW a souligné que l’installation devrait principalement profiter à l’agro-industrie près de Dakhla, d’immenses plantations qui appartiennent soit à des conglomérats franco-marocains, soit au roi du Maroc lui-même, et qui contribuent à l’épuisement des réserves d’eau souterraines non renouvelables de la région.
O. N.

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