La Chine sera le premier bénéficiaire du plan de relance de l’administration Biden de 1 900 milliards de dollars, et en Europe, c’est l’Allemagne qui devrait voir ses exportations le plus stimulées par la demande américaine, prédit une étude d’Euler Hermès, publiée mardi.
Par Salem K.
Les retombées de ce stimulus budgétaire exceptionnel, dont des chèques de jusqu’à
1 400 dollars par personne qui ont commencé à être envoyés aux foyers américains, devraient générer un surplus d’exportations de 360 milliards de dollars d’ici à la fin 2022, a calculé l’assureur-crédit.
Car si une partie de l’argent sera utilisé par les Américains pour rembourser leurs dettes, une partie sera également dépensée et «la hausse de la demande intérieure ne sera pas complètement absorbée par les producteurs américains», pronostique Euler Hermès.
Le stimulus budgétaire devrait ainsi «générer une croissance additionnelle des exportations chinoises vers les Etats-Unis de 60 milliards de dollars en 2021-2022», selon l’étude.
En conséquence, le déficit commercial américain devrait se creuser pour atteindre 4,5 % du PIB d’ici à 2022, contre une moyenne de 2,9 % lors des cinq dernières années, selon la filiale d’Allianz.
La volonté de rééquilibrer les échanges entre les deux premières puissances économiques mondiales était pourtant à l’origine de la guerre commerciale déclenchée par l’ancien président, Donald Trump, à coups de hausses de droits de douane.
Après la Chine, le Mexique (+45 milliards) et le Canada (+38 milliards) devraient aussi fortement bénéficier du stimulus.
En Europe, les exportations allemandes vers les Etats-Unis devraient croître de 22 milliards, portant leur total en 2021-2022 à 56 milliards. Le Royaume-Uni (+16 milliards) et l’Irlande (+13 milliards) sont aussi bien placées pour profiter des retombées du plan Biden.
Mais les exportateurs français devraient aussi tirer leur épingle du jeu : la hausse attendue est de 10 milliards de dollars grâce au stimulus, à égalité avec la Suisse.
S. K.