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samedi 20 avril 2024

Université de Mostaganem: Colloque national hybride

A l’auditorium de la Faculté des sciences exactes et de l’informatique (ex-INES) de l’Université Abdelhamid-Ibn-Badis de Mostaganem s’est tenu un colloque national sur la thématique des usages linguistiques en Algérie. Cette manifestation qui survient suite à des résultats d’enquêtes et des réflexions critiques a été l’initiative de la Faculté des langues étrangères, notamment le département de langue française et le Centre des études magrébines (CEMA). Dans son allocution d’ouverture, Madame Nadia Bentaifour, vice- doyenne, a assuré que l’organisation de cette manifestation scientifique repose essentiellement sur l’engagement d’une réflexion sur les langues en usage en Algérie. Elle a ajouté qu’en raison de l’immensité de son territoire, le pays se caractérise par une grande diversité linguistique. En dehors de cette caractéristique, l’Algérie est une vraie mosaïque culturelle et linguistique ce qui, bien entendu, alimente le débat sur la question de l’usage des langues. Intervenant sur la pluralité, elle a évoqué l’angle de la littérature scientifique très prolifique sur sa vision par rapport aux langues en Algérie. De nombreux aspects ont fait l’objet de réflexion sur la base de travaux qui décrivent une diversité linguistique importante qui remonte à l’Antiquité, a conclu l’intervenante. Dans l’esprit d’une configuration efficiente, l’objectif affiché du colloque est d’apporter des axes de recherches, des idées nouvelles pour sortir du débat habituel, verbeux et vain, articulé par l’idéologie ou le parti-pris. A ce titre, il a débuté par deux interventions professorales introduisant la problématique et se poursuivant par quatre ateliers de conférences et d’échanges en fonction des domaines : sociolinguistique, analyse du discours, littérature et didactique. Cette répartition permet de baliser le débat et d’approfondir les prises de positions ou les résultats d’enquêtes. Chaque atelier a présenté trois ou quatre communications suivies de débats encadrés par deux modérateurs pour affiner les interventions. La première communication introductive faite par le Professeur Benchehida Mansour exposait plus qu’elle ne répondait à la question : quelle langue et quelle posture langagière à la radio et au théâtre en Algérie ? L’intervenant a rapporté son expérience de présentateur à la radio Dahra de Mostaganem pendant quatre ans autour de l’histoire de proximité et des légendes de Mostaganem. Il a mis en évidence l’impact d’un parler algérien bien compris «Fenêtre sur le terroir». Il a montré la réception très favorable d’un discours courant, sans enflure ni emprunt pédant à l’immensité lexicologique de la langue. Il a présenté son expérience dans la langue usitée au théâtre, soulignant ses errements et ses déboires. Le Professeur Ali Bencherif a revisité les nombreux cas, tant au sein des familles émigrées déchirées entre deux langues et deux cultures, qu’au sein des familles en Algérie avec des ambitions de bilinguisme pour mieux assurer l’avenir de leurs enfants. Dans les deux situations, le communicant a énoncé combien il est difficile de dépasser un certain seuil que les familles estiment privé et combien il est important de concevoir l’enquête linguistique comme une dynamique vivante et non un état de fait de langue figé. Il a cité énormément de sources et d’auteurs, ce qui a suscité un intérêt visible chez les nombreux doctorants présents.
Lotfi Abdelmadjid

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