Des participants à un symposium national, abrité par l’université M’hamed-Bouguerra de Boumerdès, ont appelé, lundi, à l’impératif de s’orienter vers la création de pôles de recherche en nanotechnologies dans divers domaines, pour consacrer le développement global du pays.
Par Hocine H.
Les intervenants au 1er symposium national sur les nanotechnologies, organisé par l’Académie algérienne des sciences et des technologies, ont plaidé pour la nécessaire création de ces pôles de recherche, via une stratégie nationale destinée pour ce faire, soulignant «leur importance considérable», au vu des défis futurs qui attendent le pays dans divers domaines.
De nombreux chercheurs universitaires, dont les Professeurs Chitour Chamseddine, Noureddine Benali Cherif et Nour Abdelkader, ont ainsi appelé à accorder au secteur des nanotechnologies «l’intérêt qu’il mérite», au regard de la «vitalité et de la sensibilité» de cette spécialité, qui fait actuellement l’objet d’un intérêt mondial, ont-ils relevé.
Les intervenants ont loué, à ce titre, l’initiative du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, portant création d’une école nationale dédiée aux nanotechnologies, à Alger, durant l’année prochaine.
A noter que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, a annoncé, dimanche, en marge de l’ouverture de ce symposium à Boumerdès, la création d’une école nationale spécialisée dans les nanotechnologies, en septembre 2023, au pôle technologique de Sidi Abdallah (Alger). Il a également signalé l’installation d’un groupe de travail chargé de la préparation du projet de réalisation de cette école supérieure, inscrite dans le cadre du plan de renforcement du réseau national de l’enseignement supérieur (2021-2024).
Dans son intervention, à l’occasion, le Pr Azzeddine Bousseksou, membre de l’Académie nationale des sciences et technologies et responsable de l’organisation de ce symposium, a plaidé pour une modification de la loi régissant l’Académie pour, a-t-il dit, offrir à cet espace scientifique «les moyens qui lui permettront d’accomplir au mieux sa mission, notamment concernant la complémentarité entre les universitaires et chercheurs algériens locaux et ceux résidant à l’étranger».
La deuxième journée de cette rencontre nationale a vu l’animation, par visioconférence, d’une communication du Professeur Jean-Pierre Sauvage, prix Nobel de chimie 2016, dans laquelle il a abordé un sujet technique lié à la recherche en chimie ou à l’énergie solaire, et aux machines moléculaires. «Les applications en nanotechnologies sont devenues une nécessité pour comprendre, expliquer et développer des solutions appropriées à plusieurs problèmes et à leur maîtrise», a affirmé le Pr Sauvage, estimant, en outre, qu’«il n’y a nul besoin de génies», mais plutôt de «mobiliser et de fournir d’importants moyens et techniques pour consacrer cet objectif».
S’exprimant sur ses activités de recherche, il a expliqué qu’il s’intéressait actuellement à des domaines de recherche complexes, représentés notamment par la collecte de l’énergie solaire et sa conversion en énergie chimique ou en hydrogène, qui l’a conduit à un autre domaine relatif à la molécule qui bouge, ou aux mouvements moléculaires.
«Le plus important dans ce domaine reste l’application des résultats de la recherche, et la réalisation de découvertes dans les sciences fondamentales, avec la proposition de nouveaux concepts scientifiques qui ouvrent la voie au travail d’experts dans divers domaines de recherche», a-t-il, encore, ajouté.
Le premier symposium national de deux jours, organisé à la bibliothèque centrale de l’université, a abordé de nombreux thèmes liés aux applications de la nanotechnologie en physique, chimie, biologie et dans la société. De nombreux professeurs et chercheurs de divers centres, instituts de recherche et universités nationales, ont assuré l’animation de cette rencontre, aux côtés de chercheurs étrangers qui sont intervenus par visioconférence.Ce symposium a été couronné par des recommandations et la publication des communications dans des revues scientifiques mondiales.
H. H.