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vendredi 19 avril 2024

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Pour attaquer Valérie Pécresse, l’entourage d’Emmanuel Macron utilise tous les moyens et notamment le recrutement de François Fillon, ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy et troisième homme de la présidentielle de 2017, par le géant russe de la pétrochimie Sibur qui lui a offert un siège à son conseil d’administration. Dimanche, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, a ainsi estimé que l’ancien Premier ministre François Fillon était devenu «complice» de Vladimir Poutine en rejoignant le conseil d’administration du géant russe de la pétrochimie Sibur. «Il y a des gens qui préfèrent l’argent au pays», a tancé le locataire du Quai d’Orsay, affirmant avoir «du respect pour le Premier ministre qu’a été François Fillon» bien qu’il «se déshonore aujourd’hui», selon lui. Une attaque qui n’a pas été au goût de la candidate Les Républicains à la présidentielle qui a vertement répondu à Clément Beaune, dénonçant des propos «indignes». Surtout, la candidate de droite a assuré que François Fillon avait «appelé» Emmanuel Macron «pour s’étonner et s’indigner des propos de son secrétaire d’État». «Emmanuel Macron a désavoué M. Beaune, donc je pense qu’il faudrait que la campagne ne soit pas l’occasion de sombrer dans l’indignité la plus totale», a-t-elle affirmé. Et d’ajouter : «Emmanuel Macron est aujourd’hui en charge de l’Union européenne, il est en charge de cette grande responsabilité. Je pense que ça ne tolère pas des petites polémiques politiciennes de campagne». «Moi je suis dans l’opposition, mais je fais preuve de dignité. Et je n’attaque pas le président de la République même quand j’ai le sentiment qu’il instrumentalise une cause internationale à des fins électorales», a également fustigé la présidente de la région Île-de-France, en campagne pour l’élection présidentielle. «Je fais preuve de dignité et j’attends aussi de la majorité qu’elle fasse preuve d’un peu de dignité dans cette affaire», a-t-elle poursuivi, évoquant des «attaques purement politiciennes». De son côté l’Élysée n’a pas souhaité commenter ni confirmer l’existence de cet échange entre Emmanuel Macron et François Fillon. «Madame Pécresse a été digne dans son appel à la responsabilité et sa reconnaissance du travail effectué. François Hollande aussi. Dommage que MM. Ciotti et Retailleau et Madame Le Pen ne fassent pas preuve du même patriotisme», glisse toutefois un macroniste. Et d’ajouter, à l’endroit de l’opposition : «À l’heure où l’unité nationale et l’unité européenne sont plus que jamais nécessaires, il est dommage que certains ne soient pas au travail et préfèrent polémiquer petitement». Reste que les tentatives diplomatiques de Macron se sont soldées par un échec et que personne sur la scène internationale ne pense que sa voix soit décisive. Les seuls à le penser sont les macronistes qui semblent décidés, au vu de leurs dernières sorties, à utiliser la situation ukrainienne pour réclamer une unité nationale autour de la personne du président français et à fustiger ainsi toute voix dissonante. Une posture bien pratique en temps de campagne électorale pour les partisans de Macron qui, faute de pouvoir présenter un bilan positif de leur candidat (non déclaré pour le moment), peuvent tenter du moins de bâillonner ses opposants et ses adversaires dans la course à l’Élysée.

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