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jeudi 28 mars 2024

Une voix de justice qui maintenant porte

Dans les rangs de la gauche américaine, il n’a certes jamais manqué de voix pour prendre le parti des Palestiniens dans leur riposte aux exactions de l’occupant israélien, tout autant d’ailleurs que pour dénoncer le soutien inconditionnel que lui apportent en toutes circonstances les Etats-Unis. Mais probablement jamais ces voix n’ont autant porté que ces derniers jours, coïncidant avec un nouvel épisode de violences dans le conflit israélo-palestinien. Elles ont tellement porté cette fois-ci qu’en fait il n’y a eu qu’elles pour se faire entendre, en dehors bien sûr de celle de Joe Biden, qui lui en revanche a tenu un langage à ce point convenu qu’il n’aurait pas été déplacé dans la bouche de Donald Trump. Pour une fois, le rappel du droit d’Israël de se défendre, en quoi il a consisté, a fait l’effet d’un encouragement au crime en train de se commettre contre les Palestiniens de Ghaza, l’expression condamnable de l’indifférence à leurs souffrances au regard des intérêts vitaux de l’allié israélien. Le plus important pour la nouvelle administration, et le plus urgent, ce n’est pas de faire cesser la confrontation, de faire taire les armes des deux côtés, mais de laisser à Israël le temps de terminer le travail commencé, celui de détruire un maximum des forces accumulées par la résistance palestinienne au cours des années de répit.

Car il ne faut surtout pas que les Palestiniens se déclarent les vainqueurs. Il se trouve qu’un changement politique s’est produit ces dernières années au sein de la gauche américaine dans son ensemble, au sein du parti démocrate comme à l’extérieur. Ce courant de pensées est plus à gauche aujourd’hui qu’il ne l’était avant la crise financière de 2008. De nouvelles figures sont apparues en son sein, qui maintenant donnent le ton sur les grandes questions d’intérêt commun dans une large frange de l’opinion américaine. L’une d’entre elles, la plus connue hors des Etats-Unis, n’est autre que Bernie Sanders, qui vendredi dernier a publié dans le «New York Times» une tribune retentissante dans laquelle il dénonçait en des termes forts le soutien des Etats-Unis à Israël. D’autres non moins célèbres ont abondé dans le même sens que lui. «Palestiniens Lives Matter» a écrit Sanders, appliquant à la cause palestinienne un slogan en vogue dans le combat contre le racisme. On ne peut, a-t-il notamment fait valoir à l’adresse de l’administration Biden, mettre au centre de sa politique internationale le combat pour la démocratie et les droits de l’homme, affirmer que les Etats-Unis ne seraient pas les Etats-Unis s’ils ne les défendaient pas dans le monde entier et en toutes circonstances, et puis sans état d’âme laisser Israël les bafouer. Pire encore, lui concéder le droit de mener une politique d’apartheid, une politique raciste par conséquent à l’encontre des Palestiniens. Peu de temps auparavant, la Chine avait justement reproché aux Etats-Unis de ne guère se soucier de la vie des Palestiniens, de faire dans le deux poids deux mesures. Ce qui clairement vaut accusation de racisme. De sorte qu’il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir l’engagement de l’administration Biden pour le triomphe des libertés démocratiques dans le monde, comme la pierre de touche la distinguant de la Chine, qui aspire à prendre sa place en tant que première puissance au monde, se dénoncer comme pure propagande.

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