Depuis la rentrée scolaire, des files d’attente de parents d’élèves à bout de nerfs se dressent quotidiennement devant les librairies et les Centres régionaux de distribution des publications scolaires (CRDP) et l’Office national des publications scolaires (ONPS) pour acheter des livres scolaire à leurs enfants.
Par Thinhinene Khouchi
Une semaine après la rentrée scolaire, certains élèves attendent toujours leurs manuel scolaire pour cause, l’opération de distribution du manuel scolaire connaît une perturbation provoquée après que les directeurs des établissements scolaires des trois paliers aient décidé de ne plus prendre en charge cette opération en s’appuyant sur le décret ministériel qui responsabilise plutôt le Centre régional de distribution des publications scolaires (CRDP) de prendre en charge l’opération de distribution du livre scolaire. Devant les librairies et les points de vente, notamment les centres régionaux de distribution des publications scolaires, les parents d’élèves se plaignent, des difficultés à disposer normalement des livres scolaires sur le marché ou même au niveau des établissements scolaire comme c’était le cas par le passé. Pris d’assaut, les librairies ainsi que les CRDP, se sont rapidement perdus et se disent surmenés vu le grand nombre de parents à la recherche des manuels pour leurs enfants. A ce propos, Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) a souligné une «certaine incompétence dans la gestion de la vente du livre scolaire», indiquant que «l’affluence sur les librairies concernées et ces au-tres centres de distribution est due essentiellement au manque de points de vente» précisant «c’est normal qu’il y ait autant de monde, lorsqu’on désigne dans une wilaya deux à trois points de vente, sachant qu’il est question de plus de 10 millions d’élèves». En outre, concernant les raisons qui ont poussé les enseignants et les directeurs des différents établissements scolaire à refuser la distribution des livres scolaires, Ahmed Fettoum, président du Conseil national autonome des directeurs des lycées a indiqué que «chaque année, nous rencontrons d’énormes problèmes dans l’opération de distribution de livres. C’est une opération que nous menons depuis des années sans aucune rémunération». Il explique que «c’est une opération très délicate menée bénévolement par des enseignants. Mais devant les problèmes que nous rencontrons, on a demandé une contrepartie, c’est-à-dire une prime, car il s’agit de manipulation d’argent», explique Ahmed Fettoum avant de confier que plusieurs enseignants ont été contraints de payer de leur propre poche les sommes manquantes. Dans le même sillage, le président du Satef a fait remarquer que les responsables des établissements scolaires qui ont manipulé, à chaque rentrée des classes, l’argent des livres au risque d’avoir des «trous» dans la trésorerie ou de se faire agresser n’ont jamais eu une contrepartie pour ce travail. Il a signalé qu’ «aujourd’hui, l’Office national des publications scolaires accorde aux libraires chargés de vendre le livre scolaire une marge bénéficiaire de 8%, alors qu’il ne le faisait pas avec les établissements scolaires».
T. K.