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vendredi 19 avril 2024

Une croissance moyenne annuelle de 5 % : La consommation algérienne d’énergie en forte hausse

La consommation nationale d’énergie n’a pas cessé d’augmenter durant la dernière décennie (2010-2019), enregistrant une forte hausse de 59 %. Alors que le programme national de l’efficacité énergétique adopté par le gouvernement en 2011, puis actualisé en 2015, visait globalement la réduction de la consommation énergétique de
9 % à l’horizon 2030, celle-ci a connu une forte hausse ces dernières années, agissant sur l’ensemble des secteurs de consommation ayant un impact significatif sur la demande
d’énergie, notamment le transport, le bâtiment et l’industrie. Selon une évaluation réalisée par le Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (Cerefe), la consommation finale d’énergie est passée de 31,6 millions tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2010 à 50,4 millions TEP en 2019, soit une augmentation de 18,7 millions TEP par rapport à 2010.
A la lumière de la première évaluation qui montre que notre pays a épuisé, entre 2010 et 2019, un peu plus que 230 milliards de mètres cubes de gaz naturel (consommation directe et sous forme d’électricité), 148 millions TEP de produits pétroliers (essence et gasoil) et 20 millions tonnes de GPL, avec une croissance moyenne annuelle de 5 %, il devient plus qu’urgent de tout mettre en œuvre afin d’instaurer un modèle énergétique durable et sobre en ressources, souligne le Cerefe.
La consommation finale par tête d’habitant a augmenté de
55 % entre 2010 et 2019, alors que la croissance démographique était de 22 % pendant la même période.
Cet accroissement est tiré essentiellement par l’usage excessif des climatiseurs, engendrant des pointes de consommations électriques durant la période des grandes chaleurs, selon les explications du Cerefe.
L’analyse du Commissariat fait ressortir que le secteur des Transports a mobilisé à lui seul 142 millions TEP entre 2010 et 2019, soit une facture énergétique supérieure à celle globalement allouée à la production d’électricité (116 millions TEP). On peut comprendre qu’il est essentiellement question de transport routier qui utilise exclusivement les combustibles liquides (essence, gasoil). Partant de ce constat, le Commissariat souligne que plusieurs voies s’offrent à l’Algérie afin de réorganiser de manière rationnelle le monde du transport et l’adapter aux exigences d’une efficacité énergétique devenue incontournable pour de multiples raisons, dont la sécurité de l’approvisionnement et la protection de l’environnement.
S’agissant des secteurs industriel et du BTP qui ne représentent que 22 % de la consommation énergétique totale au cours des dix dernières années (90 millions TEP), le Commissariat relève que celui-ci peut contribuer à une économie substantielle quant à sa demande énergétique, en l’encourageant à devenir lui-même auto-producteur à travers le déploiement de ses propres moyens de production à base de ressources renouvelables.
Le Commissariat ajoute que sur un autre plan et selon les procédés industriels, toutes les possibilités permettant la cogénération devraient être saisies, afin d’en tirer profit de manière directe (recyclage de l’énergie récupérée dans le process lui-même) ou indirecte (chauffage des locaux ou de l’eau sanitaire). S’ajoutent à cela, les déchets et les boues (issues des eaux usées, de l’extraction de pétrole…) qui peuvent être exploités comme combustibles dans les processus industriels, selon le même rapport, citant l’exemple des cimenteries.
S’agissant de l’évolution de la consommation finale d’énergie pour les produits liquides (produits pétroliers), elle est passée de 12,3 millions TEP en 2010 à 16,2 millions TEP en 2019, soit une croissance de 32 %.
La consommation sous forme d’électricité est passée, quant à elle, de 8,6 millions TEP en 2010 à 14,3 millions TEP en 2019, soit une augmentation de 66 %.
Sur ce point, le Commissariat note que la consommation directe de gaz naturel a plus que doublé de 112 %, passant de 8 millions TEP en 2010 à 17 millions TEP en 2019, avec un total de 120 millions TEP.
Selon la même source, la consommation de GPL est passée de 2,3 millions TEP en 2010 à 2,8 millions TEP en 2019, avec un total décennal de 24 millions TEP.

Louisa Ait Ramdane

 

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