En attendant que les autorités sanitaires tranchent sur la question, des spécialistes se disent favorables à la vaccination des enfants contre le Covid-19.
Par Louisa Ait Ramdane
Depuis quelque temps, la question de la vaccination des enfants contre le coronavirus suscite polémique. Pour certains spécialistes, la vaccination de cette frange est une nécessité. C’est le cas du professeur en immunologie, chef service du laboratoire d’immunologie au CHU de Béni Messous, Djidjik Redha, qui se dit favorable à la vaccination des enfants, parlant même d’une nécessité, puisque, dira-t-il, «les enfants représentent un vecteur de transmission». «Il faut vacciner les enfants pour protéger les adultes. Il faut le faire», a insisté l’immunologue, qui assure qu’aujourd’hui «la transmission par les enfants est possible et que le variant Delta est très contagieux». Il a déclaré qu’il était possible de le faire en Algérie à l’instar de plusieurs pays dans le monde. «On y pense. Le Conseil scientifique s’est réuni sur cette question. On en a discuté. Et probablement ça va venir», a-t-il affirmé, estimant qu’il faut vacciner les enfants âgés entre 12 et 18 ans, même s’il est compliqué maintenant d’accepter ça sur le plan éthique.
Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio nationale, le professeur d’immunologie a abordé la question d’interchangeabilité des vaccins, vu la rareté de deuxième dose de certains protocoles. Selon lui, cela est tout à fait possible. «Le ministère de la Santé est en train de réfléchir sur cette éventualité. Nous n’avons pas le choix sur l’approvisionnement des types de vaccins», dira-t-il. C’est également la même chose pour refaire un protocole du début en se faisant vacciner une nouvelle fois par un autre type de vaccin, a estimé le professeur. «Le rappel du Spoutnik dure deux ou trois semaines, si on les dépasse on n’est plus sur un rappel», a-t-il expliqué.
Concernant la situation épidémiologique, le professeur a indiqué qu’il faudrait disposer d’indicateurs épidémiologiques vrais et solides pour prévenir une éventuelle 4e vague de Covid-19. Cela permettra, a-t-il ajouté, de mieux gérer d’éventuelles vagues de Covid-19 qui sont aggravées par le comportement des citoyens. «Ces indicateurs épidémiologiques permettront de réagir rapidement et d’avoir cette capacité de réagir le plus vite possible pour freiner un peu une recrudescence de cas, une augmentation exponentielle des contaminations et éviter la saturation des hôpitaux». L’essentiel pour lui «c’est de s’organiser et d’y faire face, de ne pas se prendre en plein visage une nouvelle vague, comme le cas de la 3e qui a été, a-t-il affirmé, très meurtrière et très compliquée à gérer». La solution, suggère le professeur, est d’agir en faisant des confinements très stricts de la population. Il a souligné, à cet effet, qu’aucun spécialiste dans le monde ne peut prédire l’arrivée d’une 4e vague.
Actuellement, la tendance baissière des cas de contamination de Covid-19 se confirme. Djidjik Redha a affirmé que «nous sommes actuellement en pleine décrue et qu’il est temps de desserrer l’étau et profiter d’une rentrée sociale sereine, tout en veillant au respect des protocoles sanitaires», précisant que «les indicateurs sont au vert». «Je pense qu’il faudrait profiter de cette baisse des contaminations pour mieux s’organiser et laisser un peu le citoyen respirer pour reprendre cette rentrée sociale». Dans le même contexte, Pr Djijdik n’a pas manqué d’insister sur la nécessité de la vaccination, puisqu’il s’agit «du seul moyen» dont nous disposons pour pouvoir faire face à cette pandémie.
Par ailleurs, répondant à une question sur le fait de rendre la vaccination obligatoire, comme cela a été le cas dans certains pays à travers le monde, Pr Djidjik a estimé que le recours à la vaccination devrait être un geste volontaire.
L. A. R.