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vendredi 29 mars 2024

Un premier trimestre décisif

Sur le front de l’épidémie, les prochaines semaines seront décisives, en bien mais aussi en mal. En bien, si la campagne de vaccination, dont le champ se sera étendu pour embrasser plus de pays et plus de populations à travers le monde que ce n’est le cas aujourd’hui, commence à donner les résultats escomptés, avec pour traduction essentielle le ralentissement, ou mieux encore le reflux de la pandémie. En mal, par contre, si malgré son élargissement, malgré le nombre croissant des gens qui dans le monde auront été vaccinés, le virus continue à se propager et à faire des morts. On saura à quoi s’en tenir à cet égard dès le premier trimestre de la nouvelle année. Pour l’heure, on ne peut raisonnablement exclure ni le bon ni le mauvais scénario, même si le premier semble plus probable que le second. Comme la vaccination a coïncidé avec un rebond marqué dans les pays mêmes où elle a débuté, et même dans certains cas avec une propagation accélérée du virus due à l’apparition d’une nouvelle variante, sensiblement plus contagieuse, il sera d’autant plus facile de savoir où l’on va, vers la sortie de la crise ou vers sa prolongation. Sous le rapport de la maladie, chaque pays lira son avenir différé dans le présent de la partie du monde la plus atteinte, qui en même temps se trouve être celle-là qui la première a commencé la vaccination : l’Occident.

Ce qui adviendra de ce dernier dans son ensemble, au cours de ce premier trimestre, eu égard notamment au fait que la situation épidémiologique est assez semblable d’un pays à l’autre dans cette région du monde, rejaillira ailleurs, mais pas nécessairement à la même échelle. Nous ne sommes pas condamnés de ce côté-ci de la Méditerranée à revivre sous les mêmes formes et proportions la même expérience que nos voisins européens, par lesquels d’ailleurs nous avons été contaminés. Les décalages importants dans les chiffres des contaminations et des décès existant entre les leurs et les nôtres persisteront, dans la décrue comme dans l’aggravation. Car un virus ne se propage pas dans le vide mais dans un milieu avec des spécificités physiques préexistantes. Ce sont à ces dernières que l’on doit qu’un pays comme l’Algérie ait enregistré jusqu’à présent moins de 3 000 décès et qu’un autre, comme la France, ait quant à lui déploré près de 65 000. Un même virus, un même agent propagateur, une même cause, mais une différence nette dans les effets. Il n’est pas vrai que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Cet écart dans les effets ne dépend pas du virus mais des milieux dans lesquels il se propage, qui eux sont différents. Ce qui a été vrai depuis le début de la pandémie le restera pendant ce premier trimestre, au cours duquel l’essentiel va se jouer. Si la vaccination est efficace, même sans être la panacée, on n’attendra pas longtemps avant de le savoir. Et si elle ne l’est pas, on le saura aussi. Dans le premier scénario, c’est le bout du tunnel qui commencera à se profiler à l’horizon. L’allure à laquelle on marchera vers la sortie de crise dépendra dans une bonne mesure de la rapidité à laquelle la vaccination se poursuivra. Toute injection où qu’elle se déroule dans le monde sera un pas infinitésimal dans la bonne direction. Dans le second scénario, il n’y aura plus que les mesures barrières et autres confinements à opposer à la pandémie. Et dans ce cas, pas de borne temporelle à lui assigner avec plus ou moins de précision. Elle se développera selon ses propres ressorts internes, indifférente à nos moyens de défense déployés contre elle. Elle aussi est un milieu.

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