Tout en réfutant le terme «pénurie», de stocks de médicaments entrant dans le protocole thérapeutique anti-Covid-19, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, reconnaît plutôt «une pression» sur certains produits.
Par Louisa A.R.
Étant en période de pandémie, il est tout à fait normal qu’il y ait pression sur ces produits, indique Lotfi Benbahmed, estimant qu’il «ne peut pas y avoir de rupture, car l’ensemble de ces produits sont fabriqués localement, y compris les tests et l’oxygène». Sur les raisons de cette tension sur les médicaments prescrits dans le protocole thérapeutique contre le Covid-19, Benbahmed a pointé du doigt le lobby de l’importation qui, a-t-il dit, se retrouve aussi au niveau de la distribution contre lequel son département se bat pour faire baisser la facture des importations.
Il déplore ainsi, une rétention et une spéculation de la part de certains distributeurs, qui ne libérent pas leurs produits dans le délai légal de 48 heures, avec l’intention de faire de la vente concomitante et de la vente associée, ce qui est, a-t-il dit, complètement interdit.
Le ministre relève cependant qu’une enquête a été diligentée par les services de son département et des brigades mixtes à ce sujet, et il en ressort que certains distributeurs appartenant au lobby de l’importation du médicament ont effectivement pratiqué une rétention. «Des sanctions ont été prononcées et des fermetures ont été notifiées à certains distributeurs», fait-il savoir, précisant qu’une vingtaine de mises en demeure a été notifiée à des distributeurs, et des fermetures ont eu lieu, dans le cadre des inspections menées par les brigades mixtes avec le ministère du Commerce.
Invité de la rédaction de la Chaîne III, de la Radio nationale, le ministre évoque dans le détail le dispositif particulier de veille et de contrôle du programme d’importation et de production des produits pharmaceutiques mis en place pour assurer une disponibilité continue, soulignant, à ce propos, que la conjoncture actuelle est exceptionnelle, car il s’agit d’une période de pandémie.
S’attaquant au lobby de l’importation du médicament, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed annonce qu’un nouveau cahier des charges concernant les distributeurs des médicaments sera prêt dans les quelques jours à venir, et l’ensemble des distributeurs seront «ré-agréés» avant la fin févier, en vue de séparer «le bon grain de l’ivraie».
L’ensemble des médicaments contre le Covid-19 produit localement
Mise à part la forte demande sur les médicaments par ces temps de pandémie, rien d’autre ne justifie a priori un quelconque manque des produits puisque «tous ceux entrant dans le protocole de traitement du Covid-19 sont produits localement, y compris le Lovenox, les tests et aussi le vaccin », indique le ministre. A ce sujet, il souligne que l’Algérie est le seul pays dans la région qui produit le vaccin.
Il n’a pas manqué de souligner que pour répondre à la demande du marché, nombre d’unités de productions sont en train de fonctionner à plein régime en 24h/24 avec des équipes en 3×8, souvent avec des effectifs réduits de 50% pour raison Covid. Par ailleurs, Benbahmed indique que les perspectives du secteur de l’industrie pharmaceutique pour l’année 2022 sont plus que prometteuses même en termes d’exportation, annonçant la tenue, en mai prochain à Dakar, d’une foire spécifique à l’industrie pharmaceutique algérienne, et d’une autre, en cours de préparation, aux Emirats arabes unies. Le ministre rappelle également que la facture d’importation des médicaments a baissé en 2021 de 800 millions de dollars par rapport à 2019, reculant de 2 à 1,2 milliard de dollars, tandis que la production nationale a évolué d’un milliard de dollars durant la même période.
L. A.R.