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mardi 19 mars 2024

Turquie: Ankara règle ses comptes et frappe les régions kurdes de Syrie et d’Irak

La Turquie a lancé, hier, une opération aérienne dans le nord de l’Irak et de la Syrie, visant dans la nuit plusieurs régions sous contrôle des forces kurdes syriennes et du PKK, accusées par Ankara du récent attentat qui a fait six morts et 81 blessés à Istanbul.

Par Rosa C.  
Immédiatement désignés, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par Washington avaient rejeté ces accusations et nié toute implication dans cet attentat. L’opération, baptisée «Griffe Epée», vise à «éliminer les attaques terroristes du nord de l’Irak et de la Syrie, assurer la sécurité des frontières et d’éliminer le terrorisme à sa source», a affirmé le ministère turc de la Défense, dans un communiqué. «L’heure des comptes a sonné ! Les salauds devront rendre des comptes pour leurs attaques perfides», avait-il lancé dans la nuit sur Twitter. Près de 25 frappes aériennes ont été effectuées par l’armée turque dans les provinces syriennes de Raqa et Hassaké (nord-est) et d’Alep (nord), faisant au moins neuf morts dans les rangs des forces kurdes et six morts dans ceux du régime syrien, et en blessant 31 autres selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée à Londres et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie. Les frappes ont visé principalement la ville de Kobané (nord) et ses environs, près de la frontière turque, notamment des silos à grains près d’Al-Malikiyah (nord-est) et une centrale électrique au sud de cette province, située dans des zones sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS, coalition armée dominée par les Kurdes). Les frappes turques ont complètement détruit la quatrième centrale électrique de Taql Bakl, près d’Al-Malikiyah dans le sud de la province de Hassaké, a rapporté un photographe de l’AFP, qui a vu des cadavres hier matin près d’une voiture sur place, et de grands trous dans le sol. Des proches de blessés se sont rassemblés devant l’hôpital de la ville où les blessés des violents raids contre la région ont été transférés à l’aube, en scandant des chansons kurdes tristes sur la perte des enfants. Selon Souleiman Abou Hawkar, habitant de la région, l’aviation turque a bombardé à plusieurs reprises la centrale. «Nous nous employions à sauver les blessés et récupérer les corps lorsque l’avion a de nouveau bombardé, alors nous avons fui». Les bombardements ont également ciblé des positions où les forces du régime de Damas sont déployées à Raqa, Hassaké et Alep, selon l’OSDH. «Kobané, la ville qui a défait l’État islamique, est la cible de bombardements par l’aviation de l’occupation turque», a annoncé Farhad Shami, un porte-parole des FDS, qui avait démenti tout lien avec l’attentat qui a rapporté que deux membres des FDS ont été tués à Al-Malikiyah, et quatre soldats prorégime dans le nord d’Alep. Le commandant en chef des FDS, Mazloum Abdi, a dénoncé des bombardements «agressifs et barbares». «Le bombardement turc de nos zones menace la région entière. Ce bombardement ne sert aucun parti.
R. C.

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