12 et 10 ans requis contre Ould Abbès et Said Barkat
Douze ans de prison ferme et une amende d’un million de DA ont été requis à l’encontre de Djamel Ould Abbès, et dix ans de prison ferme et la même amende pour Said Barkat. Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed, Cour d’Alger, a requis également la saisie de tous les revenus et fonds illégaux des accusés.
Par Aomar Fekrache
Les deux anciens ministres, Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat, sont poursuivis pour dilapidation de deniers publics et conclusion de marchés en violation de la législation en vigueur.
Le parquet a requis aussi une peine de dix ans de prison ferme et une amende d’un million de DA à l’encontre du président de l’Organisation nationale des étudiants, Hamza Chérif, qui occupait également le poste de chargé d’études et de synthèses au ministère de la Solidarité, poursuivi dans la même affaire pour dilapidation de deniers publics.
Huit années de prison et une amende de 1 million DA ont été requises à l’encontre de l’ancien SG du ministère de la Solidarité nationale, Khelladi Bouchenak.
Faut-il préciser que ce procès capte l’intérêt de l’opinion publique et ce, compte tenu des postes de responsabilité occupés par les personnalités impliquées. Mercredi dernier, Djamel Ould Abbès, en larmes, avait dit au juge : «J’en ai gros sur le cœur, laissez-moi parler, je vais exploser, Je suis moi-même victime… je n’avais même pas bénéficié d’un appartement», ajoutant : «Ma conscience est tranquille, et Dieu rendra justice…». Le juge n’a toutefois pas manqué de le confronter à des faits. Il lui a notamment demandé de s’expliquer sur les 64 milliards de centimes dépensés entre 2009 et 2014. Ould Abbès répondra que le conseiller instructeur l’avait informé en 2019 qu’il y avait des faux chèques. «Il y avait des chèques signés en ton nom ?», lui dira le juge. «J’étais moi-même surpris de découvrir 13 chèques signés en mon nom», se défend l’ancien ministre de la Solidarité, qui a également été interpellé sur les fonds provenant de son association pour le financement de la campagne électorale de Bouteflika. Pour réponse, il dira que: «C’était Sellal qui s’en occupait».
De son côté, Said Barkat, qui a plaidé non coupable, a
affirmé : «J’ai géré le secteur de la Solidarité nationale en toute intégrité, avec un cœur blanc, je n’ai jamais pensé à gaspiller l’argent de l’Etat».
Jeudi, lors de l’audition du directeur du protocole au moment où Djamel Ould Abbès était à la tête du ministère, Djelloul Saadi a rejeté toutes les accusations retenues contre lui.
Il a indiqué qu’en sa qualité de directeur du protocole, sa mission se limitait à préparer les activités et visites du ministre ainsi que les cérémonies, affirmant n’avoir aucune relation avec la gestion des fonds du ministère. Pour sa part, le trésorier du ministère, Kamel Mechkour, a fait savoir que le ministère avait acquis 1 200 ordinateurs dont 978 avaient été remis à l’Office national des examens et concours (Onec) pour distinguer les lauréats du baccalauréat (session 2009), soulignant n’avoir aucun droit de regard sur la quantité restante. Lors de leur audition, des travailleurs du ministère, notamment des agents de sécurité et le chauffeur personnel de l’ancien ministre Ould Abbès ont déclaré avoir retiré des sommes importantes «sous la pression», remis à Ould Abbès sur ordre de ce dernier.
A. F.