Depuis son lancement, il y a dix années de cela, le projet du tramway a vu, dans son avancée, des vertes et des pas mûres. Un projet abandonné par la multinationale espagnole «Isoliux Corzan» dans des conditions abracadabrantes. Un lourd contentieux duquel a hérité l’entreprise nationale «Cosider». Ce projet est resté, pour la société civile, comme une épine de cactus en travers de la gorge. Etant donné la conjoncture du scabreux héritage, pesant comme lourd tribut, Cosider devrait relever le grand défi, celui d’aller jusqu’au bout de l’objectif. Il faut alors préciser que l’engagement de cette entreprise nationale est particulièrement téméraire pour deux raisons. La première, c’est une première expérience dans la réalisation d’un projet de tramway et l’autre, ce sont les sinueux obstacles techniques auxquels il fallait faire face. Aujourd’hui, le tramaway va droit vers son achèvement prévu en fin d’année. Selon Youcef Boumezoued, directeur de Cosider, le projet a atteint, dans sa globalité, les 87 % d’avancement. Selon lui, les trois tronçons le T1A, le T2 le Centre de mantenance (CDM) et les ateliers sont pratiquement achevés. Pour le TBM, soit le tronçon qui va vers Kharrouba, est à un taux d’avancement de 70 %. La troisième phase consisterait en l’habillage de la voie du tracé, les deux tiers de la ligne aérienne de contact et les aménagements qui vont avec. Pour ce qui est de la RN11, le bitumage est réalisé en sa totalité avec, bien entendu, les réaménagements ; et le rond-point stratégique de la sortie nord-ouest du port commercial vient d’être livré pour désengorger le flux du trafic routier dans cette zone, ajoutera M. Boumzoued. Pour ce qui est des 24 stations de voyageurs, tous les travaux de génie civil sont terminés. Par contre, en termes d’abris, ils sont achevés à 90 %. Et de poursuivre : «Le mobilier urbain, qui sera de qualité, sera posé très bientôt». Pour ce qui est des essais, affirmera le responsable, «on pourra les faire, une fois que les études de sécurité le permettent. Aussi, on table sur la fin de l’année pour la réception provisoire du projet». Le directeur précisera également que grâce au soutien de M. le wali et celui des dirigeants centraux de Cosider, le projet a été renforcé en moyens et avance à pas de géant. Le directeur veut rassurerà travers les réalisations faites sur le terrain, hormis les difficultés financières liées au contrat. De toutes les manières, il faut revenir sur les péripéties un peu extraordinaires du projet. Les walis qui ont géré ce projet ont vécu un cauchemar et d’énormes pressions de la société civile. Son retard était considéré comme une honte, mais tous ont compris finalement qu’il fallait aller au bout des engagements. Le wali, le maître d’œuvre et Cosider ont joué la carte gagnante… et tant mieux. A Mostaganem on reste confiant car ce défi est monumental et il est relevé, au quotidien, par le soutien des autorités de wilaya et par la performance de Cosider et les compétences de ses ingénieurs. Contre vents et marées, le tramway voit enfin le bout du tunnel.
Lotfi Abdelmadjid