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mardi 16 avril 2024

Traduction

La France n’est pas aujourd’hui la seule nation européenne a prendre des mesures contre l’islamisme, d’autres pays de l’UE ont décidé ces derniers mois de se montrer plus offensifs pour décourager l’essor de la radicalisation parmi leurs citoyens musulmans. Le gouvernement danois souhaite ainsi imposer la traduction de l’ensemble des sermons religieux prononcés dans le pays. Une mesure qui toucherait les 160 communautés religieuses, mais dont l’ambition première est de «frapper les prédicateurs de haine islamistes», selon la Première ministre, Mette Frederiksen. Cette traduction, en danois, serait faite aux frais des communautés et vise à «créer une plus grande transparence lorsque les leaders religieux prêchent dans des langues autres», détaille encore le gouvernement. Un projet de loi, unique en Europe, mais qui était une promesse électorale du parti social-démocrate lors des élections législatives de 2019. Selon Mattias Tesfaye, le ministre de l’Immigration et de l’Intégration, ce sont bien les «imams extrémistes» qui sont ciblés par cette législation, mais une loi «spécialement pour la communauté religieuse musulmane» contreviendrait aux conventions internationales. Christian Krieger, le président de la Conférence des Églises européennes (CEC), a écrit au gouvernement danois pour protester contre ce projet de loi. Le Français évoque une «atteinte à la liberté religieuse (…) qui entacherait l’image du Danemark comme nation ouverte, libérale et libre». L’Association des évêques de l’Église luthérienne d’État, le Conseil national des Églises et la Conférence des évêques européens se sont aussi joints aux protestations. Jorgen Skov Sorensen, secrétaire général de la CEC, souligne pour sa part ce qu’il considère comme une limite du projet de loi. «Il n’empêchera pas des imams de prêcher contre la démocratie tout en envoyant aux autorités une traduction différente de la version originale de leurs prédications». Un autre problème existerait, selon le professeur Lene Kühle, de l’université d’Aarhus. «Seulement environ un tiers des quelque 170 mosquées sont reconnues par le ministère des Cultes. Les autres échapperaient à tout contrôle». Face aux critiques, le projet de loi a été repoussé. Il sera finalement examiné dans la seconde moitié du mois de mars par le Parlement. Mais le gouvernement continue de le défendre bec et ongles. Pour Mattias Tesfaye, «une lutte pour les valeurs a lieu en Europe occidentale et au Danemark. Nous sommes confrontés aux mêmes défis : une reconnaissance de plus en plus profonde que l’islamisme extrême, dans certains pays, ils l’appellent l’islam politique, œuvre consciemment pour saper les valeurs démocratiques qui nous tiennent à cœur». Ainsi, au Danemark comme en France, certains essaient de bloquer des mesures pour lutter contre l’intégrisme, favorisant de cette manière ce dernier, qui sait qu’il peut se cacher derrière les humanistes pour avancer au sein de la société et imposer toujours plus ses doctrines et ses dévoiements.

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