Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés ont décidé, mardi, de maintenir leurs niveaux de production actuels, en février et mars, mais ont accordé une exception à la Russie et au Kazakhstan, a indiqué le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar.
Par Salem K.
«Après un long débat et des concertations qui ont duré près de 24h, les membres de l’Opep+ ont décidé d’écarter la possibilité d’augmenter la production globale du groupe de 500 000 barils/jours, mais ont accordé une exception à la Russie et au Kazakhstan, qui peuvent augmenter leurs productions de, respectivement, 65 000 barils/jours et 10 000 barils/jours», a déclaré M. Attar à la presse à l’issue de la réunion.
Cette augmentation exceptionnelle d’un total de 75 000 barils/jour a été décidée en prenant en considération les besoins énergétiques croissants durant la période d’hiver dans ces deux pays, explique le ministre.
Ces 75 000 barils/jour seront déduits ultérieurement des quotas de la Russie et du Kazakhstan, si l’Opep+ décide d’augmenter sa production lors des prochaines réunions.
En outre, l’Arabie saoudite s’est engagée «volontairement» à compenser cette augmentation et même d’approfondir la baisse actuelle de l’Opep+ afin de stabiliser le marché mondial de brut.
M. Attar a salué, à cette occasion, l’initiative saoudienne, «sans laquelle il n’y aurait pas eu d’accord» et qui permettra de «maintenir l’équilibre du marché et protèger les intérêts de tous les producteurs».
Dans ce sens, le ministre a fait remarquer que cette décision, qui sera annoncée officiellement par les Saoudiens durant les prochains jours, a déjà eu son impact positif sur le marché avec un prix de Brent qui a dépassé les 53 dollars le baril.
Les ministres de l’Opep+ devront tenir leur prochaine réunion en mars prochain, afin d’examiner les évolutions sur le marché pétrolier et discuter d’un éventuel ajustement des niveaux de production pour le mois d’avril.
Pou rappel, les ministres de l’Opep+ ont décidé, lors de leur réunion tenue début décembre dernier, d’augmenter la production globale des 23 pays du groupe de 0,5 million de barils/jour, à partir de janvier 2021. Ainsi, le volume retiré du marché devient 7,2 millions de barils/jour contre 7,7 millions de barils/jour fin 2020.
Appel à la prudence malgré les opérations de vaccination
Les participants à la 13e réunion ministérielle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) ont souligné la nécessité de rester prudents malgré les opérations de vaccination contre la pandémie Covid-19, en optant notamment pour le maintien de leur niveau de production actuel en févier et mars prochains.
«La réunion a reconnu que le sentiment du marché a été soutenu récemment par les programmes de vaccination et
l’amélioration des marchés d’actifs, mais a souligné la nécessité de faire preuve de prudence en raison de la faiblesse de la demande et des faibles marges de raffinage, des stocks élevés et d’autres incertitudes sous-jacentes», lit-on dans le communiqué final de la réunion, publié sur le site web de l’Opep.
L’Opep+ a donc reconfirmé la décision prise lors de la 12e réunion ministérielle, d’augmenter la production de 0,5 millions barils/jour à partir de janvier 2021 et d’ajuster, par conséquent, la réduction de production de 7,7 millions barils/jour à 7,2 millions barils/jour.
La réunion a reconnu, toutefois, la nécessité de rendre progressivement les 2 millions barils/jour retirés du marché, avec un rythme qui sera «déterminé en fonction des conditions du marché», selon le communiqué final.
Par ailleurs, la réunion a réaffirmé la nécessité de continuer à suivre de près les fondamentaux du marché, «y compris l’approvisionnement hors groupe Opep+ et son impact sur l’équilibre pétrolier mondial et la stabilité générale du marché».
Saluant l’engagement continu des pays membres à respecter leurs quotas, le communiqué a fait savoir que les membres de l’Opep+ avaient contribué à réduire l’offre mondiale d’environ 1,9 milliard de barils, y compris les ajustements volontaires.
Cependant, l’Opep+ a réaffirmé l’importance «cruciale» de respecter rigoureusement les niveaux fixés et de compenser les volumes surproduits conformément aux décisions de la 11e et la 12e réunions, afin d’éviter des retards indus dans le processus.
Ainsi, il a été demandé à tous les pays participants «peu performants» de soumettre leurs plans de mise en œuvre de la compensation requise pour les volumes surproduits au Secrétariat de l’Opep avant le 15 janvier 2021.
La réunion a décidé, enfin, de tenir la prochaine réunion du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) le 3 février prochain, qui sera suivie d’une autre réunion du JMMC le 3 mars et de la 14e réunion ministérielle le 4 mars, selon le communiqué final.