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vendredi 29 mars 2024

Tournée

La Guerre d’Ukraine va-t-elle finir par devenir internationale, comme le craignent les plus pessimistes, ou restera-t-elle un conflit opposant seulement les Ukrainiens et les Russes ? En tout cas, plusieurs déclarations de Joe Biden ces derniers jours semblaient indiquer que les Américains seraient prêts à se montrer plus offensifs avec Moscou. Tant et si bien que le Kremlin a convoqué lundi l’ambassadeur américain à Moscou. Elle a également accusé le Président Joe Biden d’avoir conduit les relations entre les Américains et les Russes «au bord de la rupture» par ses déclarations «indignes» visant Vladimir Poutine. Les déclarations de Joe Biden la semaine dernière, qui a notamment qualifié son homologue russe Vladimir Poutine de «criminel de guerre» pour son offensive en Ukraine, «sont indignes d’un homme d’État de haut rang», a estimé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué publié après la convocation du représentant américain. Le ministère a dit avoir signifié à l’ambassadeur américain John Sullivan que de telles remarques «conduisent les relations russo-américaines au bord de la rupture». Il a aussi affirmé l’avoir averti que «les actions hostiles menées contre la Russie seront fermement et résolument repoussées». Il a encore précisé que la question du fonctionnement des missions diplomatiques respectives avait été abordée, dans un contexte de sanctions et de plusieurs vagues d’expulsions croisées. Biden avait pour la première fois qualifié la semaine dernière le président russe Vladimir Poutine de «criminel de guerre». Dans une première réaction, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait déjà dénoncé une rhétorique «inacceptable et impardonnable». Cette déclaration de la Russie intervient alors que Biden débute une semaine d’intense activité diplomatique qui le verra partir aujourd’hui pour l’Europe. L’objectif est de préserver l’unité trouvée par les Occidentaux face à la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, et sonder leur posture face à la Chine. Au préalable, le président américain devait s’entretenir avec le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et les Premiers ministres italien, Mario Draghi et britannique, Boris Johnson. Cet appel devait préparer une journée à très haute intensité diplomatique jeudi à Bruxelles. Biden, ses homologues européens et d’autres chefs d’État et de gouvernement de pays alliés, tiendront un sommet extraordinaire de l’Otan, une réunion du G7 et un sommet de l’Union européenne, auquel le président américain est convié. Le président américain se rendra encore vendredi et samedi en Pologne, pays qui voit affluer par centaines de milliers de réfugiés ukrainiens. Dix millions de personnes, soit plus d’un quart de la population du pays, ont désormais fui leurs foyers. Le président américain qui s’est montré plutôt distant avec le Vieux Continent dans le dossier ukrainien, prenant des décisions sans consulter ses alliés européens, semble aujourd’hui prêt à écouter ses homologues. Reste à voir si ce sera utile ou si ce n’est qu’une énième tournée américaine en Europe dont la finalité ne sera d’aucune aide au peuple ukrainien.

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