Soulignant que ces éventuels appoints restent tributaires de la disponibilité de «volumes excédentaires», le P-DG de la compagnie nationale des hydrocarbures, Toufik Hakkar, a indiqué que «Sonatrach demeurera un partenaire et un fournisseur fiable de gaz pour le marché européen et est constamment disponible et disposée à soutenir ses partenaires de long terme dans le cas de situations difficiles».
Par Thinhinane Khouchi
En cette période de crise russo-ukrainienne et ses répercussions présentes et futures sur l’approvisionnement des pays européens en gaz, le P-DG de la compagnie nationale des hydrocarbures, Toufik Hakkar, a assuré que Sonatrach demeurera un partenaire et un fournisseur fiable de gaz pour le marché européen. En effet, dans un entretien a un quotidien national, Hakkar a indiqué, concernant le redéploiement de Sonatrach sur le marché gazier européen dans le contexte de la crise ukrainienne, que «le Groupe pétrolier public dispose d’une capacité non utilisée sur le gazoduc Transméditerranéen (reliant l’Algérie à l’Italie), qui pourrait être utilisée pour augmenter les approvisionnements du marché européen». Selon le P-DG de Sonatrach, la contribution de la compagnie en matière d’approvisionnement gazier pourrait s’élargir aux pays non desservis par les gazoducs reliant l’Algérie et l’Europe, à travers des ventes GNL. Evoquant la proximité géographique, il a souligné que l’Europe constitue le «marché naturel de prédilection» pour les produits énergétiques algériens, précisant que l’Algérie contribue à hauteur de 11 % dans le total des importations en gaz du continent. «L’alimentation du marché européen se fait via son réseau de pipelines qui accumule une capacité d’expédition de 42 milliards de Cm3 de gaz naturel et sous forme liquéfiée grâce à une capacité de production de plus de 50 millions de m3 de GNL et une flotte de 6 méthaniers», a-t-il détaillé. Hakkar a rappelé, également, que Sonatrach entretenait des relations commerciales «historiques» avec des partenaires européens, notamment espagnols et italiens, qui considèrent Sonatrach, a-t-il mentionné, comme «un fournisseur fiable et un acteur important et stratégique sur le marché du gaz». Néanmoins, le P-DG de Sonatrach a précisé que ces appoints en gaz naturel et/ou GNL restent tributaires de la «disponibilité des volumes excédentaires après satisfaction de la demande du marché national» et de «ses engagements contractuels envers ses partenaires étrangers». Sur un autre plan, Hakkar a évoqué les objectifs tracés pour 2022 en matière d’exportation, indiquant que le Groupe pétrolier compte placer tout excédent sur le marché gazier spot qui affiche actuellement «des conditions favorables en matière de prix». Par ailleurs, il a indiqué que «le plan d’investissement tracé pour 2022 comprend un budget de 8 milliards de dollars qui seront mobilisés dans la réalisation de plusieurs projets». Il s’agit, entre autres, de projets de développement de gisements gaziers et pétroliers, tels que Touggourt, Hassi Bi Rekaiz et Berkine Sud pour le pétrole, et Isarene, TFT et les gisements du Sud-Ouest pour le gaz, ainsi que de développement des capacités de raffinage, a-t-il fait savoir. Sonatrach compte, en outre, développer la pétrochimie, à travers l’unité de production de Méthyl Tert Butyl Ether (MTBE) à Arzew, l’unité de production de Linear Alkyl Benzène (LAB) à Skikda et le complexe de production de polypropylène à Arzew, en partenariat avec TotalEnergies. Il est prévu également la mise en œuvre de projets structurants liés à la modernisation des processus de l’entreprise, a-t-il mentionné, affirmant que le Groupe «évaluera toute opportunité dans le monde qui peut générer de la valeur».
Gaz : réunion aujourd’hui des ministres de l’Energie européens afin de ne plus dépendre de la Russie
Un des soucis majeurs que pose la crise russo-ukrainienne à l’Europe aujourd’hui est de trouver des sources d’approvisionnement en gaz afin de ne plus dépendre de la Russie. Une réunion extraordinaire du Conseil des ministres européens de l’Energie s’ouvre aujourd’hui à Bruxelles pour discuter notamment de cette question de l’approvisionnement énergétique de l’Europe. Discuter de l’approvisionnement en gaz revient à évoquer le troisième fournisseur traditionnel de l’Europe qui n’est autre que l’Algérie. Les capacités de production algériennes et qataries étant insuffisantes pour l’heure afin de suppléer au grand potentiel russe, des discussions ont déjà eu cours autour des possibilités de création de nouveaux passages pour le gaz algérien vers l’Europe. L’Algérie fournit, pour rappel, l’Espagne et l’Italie, ainsi que le Portugal via des gazoducs traversant la mer Méditerranée. Les pays limitrophes de ces Etats arrivent à s’approvisionner également de ce gaz, mais les pays de l’Europe centrale sont en grande partie dépendants du gaz russe et de la Norvège. T. K.