Les prévisions des services agricoles de la wilaya de Chlef tablent, cette année, sur une hausse de l’ordre de 20 % dans la moyenne de rendement de la tomate industrielle à l’hectare, a-t-on appris auprès de la structure.
Par Lyes B.
«Nous prévoyons une hausse du rendement de l’ordre de 20 %, comparativement à la campagne écoulée», a indiqué le directeur local des services agricoles (DSA), Missoum Tahri, en marge d’une rencontre régionale pour la promotion de la filière de la tomate industrielle. Le responsable a fait cas d’une prévision de rendement de plus de 1 200 qx à l’hectare pour la présente campagne agricole, contre 750 qx/ha, l’année dernière, et pas plus de 200 qx/ha en l’an 2000.
Il a cité, à l’origine de cette hausse, le «développement des techniques d’irrigation agricole et de fertilisation, outre la culture de variétés hybrides de tomate industrielle, réputées pour leur haut rendement».
Cette prévision en hausse a été corroborée par le président du Conseil interprofessionnel de la filière de la tomate industrielle de Chlef, Mohamed Benyamina, qui prévoit «une production de tomate abondante pour cette campagne agricole, avec une moyenne de rendement estimée à 1 300 qx/ha», a-t-il indiqué, estimant que les «températures clémentes ont grandement contribué au développement des plants de tomates dans des conditions naturelles favorables», a-t-il observé.
Il a également salué la décision du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, dernièrement, portant sur l’affectation d’un volume de deux millions de m3 des eaux du barrage Sidi Yakoub, de la commune d’Ouled Abdelkader, à l’irrigation des surfaces de tomate industrielle, au regard du manque enregistré dans les chutes pluviales, durant cette saison, a-t-il souligné.Toujours selon M. Benyamina, la wilaya compte une surface de prés de 1 500 ha de tomate industrielle, dont les propriétaires ont signé des contrats avec des unités de transformation, tandis que 500 autres n’ont pas de contrats. Soit une surface globale de 2 000 ha de tomate industrielle concentrée principalement dans la commune d’Ouled Abdelkader.
Les capacités de transformation des unités privées de la wilaya sont estimées à près de
1 340 tonnes de tomates/J, contre pas plus de 240 T/J, il y a quelques années, selon les données fournies par la DSA.
A noter que cette rencontre régionale a été organisée par l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev), avec la participation de partenaires et opérateurs du secteur des wilayas de Chlef, Tipasa, Ain Defla et Relizane.
«Cette rencontre, inscrite au titre de la mise en œuvre des instructions émises par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, lors de sa dernière visite dans la wilaya, vise l’organisation et l’encadrement de la production de la tomate industrielle dans la région», a indiqué le directeur général de l’Onilev, Mohamed Kherroubi. Il a souligné, parmi les objectifs assignés à cette rencontre, l’accompagnement des agriculteurs et producteurs qui ont exposé, à l’occasion, leurs préoccupations et problèmes rencontrés durant la saison écoulée, à l’entame de la campagne de collecte et de transformation du produit (juillet), en vue de leur aplanissement, à travers la mise au point d’un programme spécial pour la livraison de la tomate industrielle aux unités de transformation et éviter des pertes à l’ensemble des parties concernées par l’opération de production et de transformation, a-t-il ajouté.
Le responsable a également souligné le fait que l’Algérie a «atteint une autosuffisance en matière du double concentré et du triple concentré de tomate, qui ne sont plus importés depuis deux ans, grâce aux nouveaux investissements réalisés dans ce domaine, et au soutien de l’Etat, ayant permis de renforcer la place de cette filière sur l’échiquier de l’économie nationale et de contribuer à la création de la richesse», s’est-il félicité.
L’opportunité a également donné lieu à l’explicitation des différences entre les producteurs et les unités de transformation, et entre ces dernières et l’Onilev, aux fins de bénéficier des taxes de soutien, fixées à 4 DA/kg, pour les producteurs, et 1,5 DA/kg, pour les unités de transformation.
Les agriculteurs participants à cette manifestation ont loué l’organisation de ce type de rencontres qui leur permettent, ont-ils dit, d’«exposer leurs préoccupations et de communiquer avec différentes parties concernées par la promotion et l’encadrement de la filière de la tomate industrielle, devenue un segment important du secteur agricole, voire même de l’économie nationale», ont-ils assuré.
Des représentants de banques nationales et de sociétés d’assurances ont aussi pris part à cette rencontre, aux côtés d’étudiants du domaine agricole.
L. B.