Les programmes de logements, tous segments confondus, accusent un énorme retard, dont le lancement de certains remonte à plus d’une décennie dans la wilaya de Tizi Ouzou. Au total, 6 700 logements sont à l’arrêt et 7 200 non encore lancés. Parmi les contraintes à l’origine du retard, le manque d’assiettes foncières qui concerne 34 sur les 67 communes de la wilaya, la non maturation des études engendrant des réévaluations coûteuses jusqu’à tripler le montant de l’autorisation de programme initiale, les contraintes bureaucratiques faites aux entreprises dans les étapes de paiement de leurs situations financières et autres. Ce constat a été établi par la commission de l’habitat et de l’urbanisme, à l’occasion de l’ouverture des travaux de la session ordinaire de l’Assemblée populaire de wilaya (APW). La formule location-vente (AADL) est celle qui compte le plus de logements à l’arrêt avec 4 800 unités, suivie du logement social participatif et logement public aidé (LSP-LPA) avec 779, logement public locatif (LPL) avec 714. La même commission a fait état de l’achèvement de 1 351 logements AADL, situés au niveau d’Azazga et Aghribs, mais qui n’ont pas été livrés en raison du manque de l’alimentation de ces pôles urbains en eau, électricité et gaz, et 4 661 logements sociaux. Plusieurs recommandations, se résumant essentiellement à la levée des contraintes énumérées plus haut, ont été retenues par la même commission, à l’effet de relancer et lancer ces programmes en souffrance. Par ailleurs, du bilan de l’année 2022 du wali, présenté par son secrétaire général, il ressort que le taux de consommation des crédits de paiement mis à la disposition de la wilaya de Tizi Ouzou n’a pas dépassé les 25.59 %, soit plus de 23 milliards de dinars n’ont pas été consommés. A noter que dans son allocution prononcée à l’ouverture des travaux de la session ordinaire, le président de l’APW, Mohamed Klalèche, a déploré «les retards intolérables dans la réalisation des infrastructures névralgiques. Nous commençons par citer les différents programmes de logements et l’insuffisance du quota attribué à notre wilaya dans la formule de l’habitat rural», avant d’énumérer les projets des autres secteurs en souffrance comme les barrages de Souk N’Telata et de Sidi Khelifa, le raccordement de Tichihaf et la station de dessalement de l’eau de mer, la pénétrante autoroutière, les zones industrielles de Souamaa et Draa El Mizan. Le P/APW regrette que «dans le cadre de la loi de finances de 2023, la wilaya de Tizi Ouzou n’a enregistré aucun nouveau projet structurant», tout en déplorant un niveau faible de consommation du budget sectoriel (PSD) qui se situe à environ 32 %. «Cette faible consommation des PSD va pénaliser sans aucun doute les nouvelles inscriptions des projets, et par voie de conséquence la croissance et le développement de la wilaya», souligne-t-il. Pour Klalèche, la wilaya de Tizi Ouzou a besoin d’«un plan spécial» pour rattraper le retard en développement socio-économique. A noter, enfin, que la session ordinaire de l’APW de Tizi Ouzou s’est poursuivie hier, à l’effet de débattre de toutes les questions inscrites à l’ordre du jour, à savoir la situation du secteur de l’Habitat, tous segments confondus, le bilan du wali et un point de situation sur les feux de forêt.
amid Messir
