Mohamed Merouani, directeur de la culture et des arts de la wilaya de Mostaganem, vient d’être nommé, par intérim, pour prendre en charge la direction du théâtre régional Djilali-Abdelhalim de Mostaganem. Cette wilaya, faut-il le rappeler, de par son potentiel culturel, est une des capitales du 4e art. Des troupes, des associations, des amateurs, des acteurs et des festivals ont toujours alimenté la scène, même à
l’époque où aucune structure théâtrale n’existait sur le périmètre de la ville de Mostaganem. Ceci dit, cette structure, (théâtre régional) inaugurée il y a quelques années, représente pour les hommes de théâtre une aubaine pour la promotion de l’activité. Cependant, ce chef-d’œuvre qui a coûté lourd au Trésor public ne s’est pas épanoui et n’a jusque-là pas répondu aux aspirations d’une wilaya qui a estampillé son histoire culturelle par l’art dramatique. Les maîtres de la planche Ould Abderrahmane Kaki, Djilali Benabdelhlim, Abdelkader Belmokadem, Djamel Bensaber, Benmohamed, et d’autres, sont des icônes nationales. La scène mostaganémoise a connu des pièces mythiques devenues patrimoine culturel par excellence (132 ans, El Gerrab oua salhine, Dem El Houb). Aujourd’hui, on confie la structure à Mohamed Merouani pour relancer, par cette belle scène, l’activité du 4e art et lui redonner un nouveau souffle. Le directeur par intérim, lors de sa première rencontre avec le personnel, a d’abord revu ses effectifs en recadrant chacun dans ses missions. Une approche qui, selon lui, va permettre de voir clair dans ce guêpier. Une espèce de restructuration du personnel auquel il a confié des missions précises. Ceci va déboucher ensuite sur un programme de travail dont les missions seront distribuées, exécutées et évaluées. Par cette première action managériale, le directeur souhaite instaurer de vraies passerelles entre l’administration du théâtre et les gens du théâtre. Redorer le blason de l’activité théâtrale à Mostaganem est pour le docteur un impératif. Promouvoir le théâtre est une mission qui nécessite du professionnalisme par l’établissement d’un tableau de bord dûment élaboré avec les dramaturges en priorité. Le théâtre régional devra compter sur l’encouragement des travaux initiés par les associations, les troupes et les metteurs en scène, surtout ceux des jeunes artistes naissants dans le cercle de la scène. Avec tout ce monde, ajoutera le directeur, il est possible de remettre le 4e art sur les rails. Le docteur Merouani considère qu’il y a à Mostaganem un potentiel inestimable dans l’art dramatique qu’il faut valoriser par l’échange, l’implication et l’attention. Il exhorte le personnel du théâtre à une utilisation rationnelle des espaces de cette fabuleuse structure. Il préconise la redynamisation de la scène par l’invitation des associations d’art dramatique, les habituant à un espace qui est le leur. Le directeur souhaite aller à une sélection de pièces théâtrales afin de meubler les planches, surtout avec l’entrée prochaine de la saison estivale. M. Merouani ambitionne un théâtre identique à celui pratiqué par les aînés de cette wilaya. C’est ainsi que naît l’espoir de voir le théâtre reprendre son souffle.
Lotfi Abdelmadjid