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vendredi 29 mars 2024

Terrorisme: Un chef de l’EI recherché par Washington arrêté en Turquie

Les services de renseignement irakiens ont capturé, lors d’une opération en Turquie, un leader du groupe État islamique (EI), Sami Jasim al-Jaburi, recherché par les États-Unis et présenté comme un responsable financier de l’organisation jihadiste, ont indiqué, hier, des responsables irakiens.

Par Mourad M.

Washington offre une récompense de cinq millions de dollars pour toute information concernant Sami Jasim al-Jaburi qui a joué «un rôle essentiel dans la gestion des finances de l’EI», selon un programme anti-terrorisme du département d’État américain.
Présenté comme un ex-adjoint de l’ancien chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, ce responsable financier a été capturé hors des frontières d’Irak dans une opération des services de renseignement irakiens, a indiqué sur Twitter le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi.
Son arrestation a coïncidé avec les législatives anticipées de dimanche, quand «les héros des forces de sécurité protégeaient les élections», a-t-il ajouté, sans préciser où il a été capturé.
Mais un haut responsable militaire irakien a indiqué à l’AFP sous couvert de l’anonymat qu’il avait été arrêté «en Turquie», sans donner davantage de précisions sur le lieu et les circonstances de l’opération.
La Turquie n’a pas réagi dans l’immédiat à ces informations. Sami Jasim al-Jaburi est «considéré comme l’un des plus recherchés au niveau international, et il est proche de l’actuel chef de l’organisation jihadiste, Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi», selon un communiqué des forces de sécurité irakiennes. Il y est présenté comme «le superviseur des dossiers financiers et économiques de l’organisation terroriste».
En septembre 2015, le Trésor américain l’a inscrit sur sa liste de «terroristes» visés par des sanctions.
«Alors qu’il était adjoint de l’EI dans le sud de Mossoul (nord de l’Irak) en 2014, il aurait occupé un poste de ministre des Finances de l’EI, supervisant les revenus du groupe tirés des ventes illicites de pétrole, de gaz, d’antiquités», selon le programme «Rewards for Justice» du département d’État.
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine et la conquête de vastes territoires, l’EI a vu son «califat» vaciller sous le coup d’offensives successives dans ces deux pays. L’Irak a proclamé sa victoire contre les jihadistes fin 2017 et l’EI a été défait en Syrie en 2019. Aujourd’hui, l’EI «maintient une présence largement clandestine en Irak et en Syrie et mène une insurrection soutenue de part et d’autre de la frontière entre les deux pays», selon un rapport onusien publié début 2021. Dans ces deux pays, l’organisation jihadiste conserverait «en tout 10 000 combattants actifs», d’après ce rapport. Traqué, Abou Bakr al-Baghdadi est mort dans une opération américaine en octobre 2019 en Syrie. Mais l’EI reste une menace, ses combattants ayant renoué avec la clandestinité et continuant de mener des attentats en Irak et en Syrie.
Le dernier attentat d’envergure revendiqué par l’EI en Irak a visé en juillet dernier un marché du quartier chiite de Sadr City à Baghdad qui a fait une trentaine de morts.
En Irak, la situation financière des jihadistes est «tendue», selon un responsable de la coalition internationale antijihadistes emmenée par les États-Unis.
M. M.

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