Si les relations ultra-tendues entre la France et la Turquie se sont apaisées ces derniers mois, il suffit d’une déclaration pour remettre le feu aux poudres. C’est ainsi que le président de la Grande Assemblée nationale de Turquie, Mustafa Sentop, n’a pas hésité à remettre une pièce dans la machine en visant plus ou moins directement Paris, déclarant que la question de l’islamophobie a émergé avec l’idéal de souveraineté mondiale du monde occidental. Mustafa Sentop a pris la parole lors de l’ouverture du panel intitulé «L’islamophobie en Europe : problèmes, approches, solutions», qui s’est tenu à la Grande Assemblée nationale de Turquie à l’occasion du 10 décembre, Journée des droits de l’homme. Il a relevé que la lutte contre le terrorisme mondial légitimera la souveraineté mondiale et que l’islamophobie est le matériel le plus important. «Le terrorisme mondial était nécessaire pour la domination mondiale», a-t-il dit. Il a souligné que le terrorisme international, principalement Al-Qaïda et Daesh, sont des structures créées et soutenues par les pays occidentaux et leurs services de renseignement. Il a rappelé que l’entreprise de construction française Lafarge avait des liens avec Daesh en Syrie. «Par exemple, une enquête est en cours concernant Lafarge et son aide à Daech, et le fait que le gouvernement (français) en avait connaissance. La question a pris une tournure juridique. Cela a été découvert au hasard avec quelques aveux», a-t-il poursuivi. Sentop a indiqué que l’islam n’autoriserait pas le terrorisme, mais que certains tenteraient d’associer les musulmans au terrorisme pour «créer l’islamophobie en Occident». «Ils ont inventé le modèle du terroriste musulman, et pour le soutenir, des efforts ont été déployés pour faciliter sa circulation sur le plan monétaire et militaire. Ce sont donc les Occidentaux qui ont inventé l’islamophobie, qui sont en réalité les patrons du terrorisme international», a-t-il conclu. Des déclarations qui vont loin dans l’attaque des Européens et plus particulièrement des Français. Reste à voir si Paris réagira à ces propos violents et surtout s’il prendra des mesures et lesquelles contre l’État turc qui continue de distiller sa haine anti-occidentale et francophobe.