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jeudi 18 avril 2024

Tendance réaffirmée de la hausse du prix du baril

On pouvait s’attendre à ce que la non tenue de la réunion, il y a une semaine, des producteurs de pétrole ait pour conséquence une flambée du prix du baril, du moment en effet que l’objectif de cette séance était de faire en sorte qu’il en soit autrement en décidant d’une augmentation adéquate de la production. Or son report sine die non seulement n’a pas donné le signal de l’envolée indésirable mais s’est traduit au contraire par une baisse, une réaction plutôt surprenante d’ailleurs de la part du marché. Le cartel des producteurs voulant prendre les mesures qui s’imposent pour tenir la bride haute à une tendance affirmée à la hausse, et n’y parvenant pas, normalement il aurait dû en résulter tout le contraire de ce qui était recherché par eux. C’est-à-dire une hausse encore plus marquée que celle qui se serait produite spontanément, conformément à la tendance à l’œuvre. Seulement cette irrationalité, réelle ou apparente, du marché, a été de courte durée. Une baisse modérée deux jours de suite a ensuite cédé la place à de nouvelles augmentations des prix, même si ceux-ci n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant la réunion avortée, qui était de 76 dollars le baril.

Tout semble s’être passé comme si un désaccord au sein de l’organisation regroupant les principaux producteurs a commencé par faire le même effet qu’une guerre déclarée des prix survenant entre eux. Pendant deux jours, les prix ont reculé. Mais comme l’offre est restée malgré tout sans changement, le marché a bientôt abandonné sa première interprétation du désaccord à l’origine du report de la semaine passée. On voit maintenant toute la prudence dont a fait preuve la direction de l’organisation en déprogrammant une réunion dont elle voyait qu’elle allait mal se terminer. Le risque qu’elle a pris ce faisant se révèle moins grand que celui qu’aurait fait courir une mésentente affichée, quand ce ne serait qu’entre deux membres seulement, en l’espèce les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Pour preuve, les prix qui se sont mis à remonter, la production n’ayant pas augmenté elle, faute d’accord précisément. Ou plutôt faute d’un nouvel accord sur l’augmentation projetée, dont le principe semble continuer de faire consensus. Le but des Emirats n’est pas de s’affranchir de toute discipline collective, mais seulement de faire prendre en compte par leurs nouvelles capacités de production dans le calcul des quotas. Aussi longtemps que cela n’est pas fait, et à condition que la production globale reste ce qu’elle est à présent, les prix seront entraînés à la hausse par la relance économique, elle-même tributaire du recul de la pandémie. Encore faut-il préciser : ces derniers temps, le plus important à cet égard, ce n’est pas tant le reflux de la pandémie, quelque chose qu’on n’observe du reste pas encore, mais le progrès des campagnes de vaccination. Ce qui est susceptible de ralentir la reprise économique, ou même d’en renverser le cours, ce n’est plus la propagation du virus, mesurée à travers l’évolution du nombre des nouvelles contaminations et celui des décès par jour, mais l’état d’avancement des campagnes de vaccination dans le monde. Qui veut savoir où se situe aujourd’hui l’économie mondiale, et vers où elle tendrait dans le court terme, ferait mieux de suivre à la trace ces processus plutôt que la fluctuation des indices boursiers, et autres indicateurs traditionnels de la marche des affaires.

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