Les prix des viandes rouges ont dépassé tout entendement. L’Algérie a donc importé plus de 20 000 tonnes de viande rouge fraîche supplémentaire dans l’objectif de stabiliser le prix du kg à 1 200 dinars et de casser le monopole sur ce produit. Cela, en plus de 10 000 veaux qui soutiendront la production nationale estimée à 50 000 tonnes, indique le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni. Lors de son passage à «L’invité du forum» de la radio nationale, le ministre a reconnu que ce processus a été lancé un peu tardivement. Raison pour laquelle, la viande n’arrive pas dans plusieurs régions du pays. «Il est inconcevable que la viande se vende à 1 200 dinars, et dans d’autres régions atteint les 3 000 dinars». Pour le ministre, l’absence de vrais chiffres impacte la gestion du secteur. Il a déclaré que le chiffre de 29 et 30 millions de moutons que possède l’Algérie est erroné. «Dans le passé, nous avions l’habitude d’entendre que l’Algérie possédait plus de 29 millions de moutons. Malheureusement, nous sommes loin de ce nombre et avons trouvé un marché déficitaire, des prix élevés, de la spéculation et de la manipulation», a-t-il dénoncé. Revenant sur les marchés de gros, le ministre ambitionne d’aller vers des marchés modernes pour mettre fin au commerce informel et pouvoir contrôler le marché. Il a souligné, à cet effet, que les marchés de gros en Algérie sont nombreux, mais ne sont pas suffisants pour répondre aux besoins du marché national. Selon lui, il faut un plan d’action et un réseau de distribution solide pour casser le monopole et la spéculation. «Aujourd’hui, nous avons besoin de grands espaces modernes pour rapprocher les produits du citoyen et les distribuer de manière régulière», a-t-il ajouté, rappelant la nécessité d’une carte géographique de distribution, afin d’éviter les tensions occasionnelles sur certains produits. Zitouni a estimé que «les marchés de gros modernes sont la solution pour lutter contre la spéculation et ceux qui veulent porter atteinte à la cohésion sociale. Et notre devoir est de faire face à la spéculation à travers l’élaboration d’une stratégie économique étudiée». Le ministre du Commerce a considéré que la solution sécuritaire pour lutter contre la spéculation ne suffit pas à elle seule et ne conduit pas aux objectifs souhaités, appelant à ajouter des mesures dissuasives pour une approche économique globale de régulation du marché. Par ailleurs, le ministre a nié l’existence d’une pénurie de produits de première nécessité, affirmant qu’il y a des perturbations dans certaines régions, résultant du manque de contrôle sur le réseau de distribution. Il a expliqué qu’«auparavant, il n’y avait pas de véritables chiffres de la consommation et un vrai réseau de distribution, ce qui ne permettait pas d’avoir un plan national équitable avec la spécificité de chaque région». Zitouni a appelé à la nécessité d’un contrôle périodique des prix et des espaces commerciaux, notant que tout cela dépendra de l’élaboration d’un plan et d’une approche pour atteindre les objectifs fixés. Pour conclure, le ministre a souligné que le contrôle des prix n’est pas du ressort du ministère du Commerce. «Notre secteur contrôle et surveille les prix des produits subventionnées uniquement, comme l’huile, la semoule et le sucre. Quant aux autres produits, ils sont soumis à la loi de l’offre et de la demande».
Louisa A. R.