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samedi 25 mars 2023

Taxes

Le patrimoine des plus riches en France a depuis des décennies était un point de crispation sur l’échiquier politique avec une gauche, et une extrême-gauche surtout, qui demandent toujours plus d’impôts et de restrictions vis-à-vis des plus grandes fortunes. Avec le succès, bien qu’en demi-teinte, de la Nupes aux dernières élections législatives, ces thématiques de taxations reviennent désormais continuellement. Aujourd’hui, plus de 130 eurodéputés ont signé une pétition en faveur de la création d’un impôt sur la fortune des «ultra-riches» à l’échelle internationale, afin de participer à «la transition écologique et sociale». «Ce que nous avons réussi à accomplir pour les multinationales, nous devons désormais le faire pour les grandes fortunes», écrivent, dans une tribune publiée dans «Le Monde», Aurore Lalucq (groupe Socialistes et démocrates, gauche) et l’économiste Gabriel Zucman, à l’initiative de cette campagne. «Notre proposition est simple : instaurer un impôt progressif sur la fortune des ultra-riches à l’échelle internationale afin de réduire les inégalités tout en participant au financement des investissements nécessaires à la transition écologique et sociale», expliquent l’eurodéputée et l’économiste, expert reconnu sur l’évasion fiscale et la taxation des hauts revenus. Les auteurs mentionnent l’idée d’une taxation à 1,5 % à partir d’un patrimoine de 50 millions d’euros, tout en affirmant que le niveau exact de l’impôt devra être décidé «collectivement et démocratiquement». Aurore Lalucq et Gabriel Zucman appellent l’OCDE et l’ONU à lancer des négociations sur cet impôt, et pressent l’Union européenne d’agir. Ils affirment qu’en 2018, Elon Musk, alors deuxième homme le plus riche du monde, «n’a pas payé un centime en impôts fédéraux» et qu’en France, «les 370 plus riches familles ne sont effectivement taxées qu’autour de 2 à 3 %». Leur pétition a été signée essentiellement par des députés européens écologistes et de gauche, par une dizaine d’économistes et par des ONG internationales, dont Oxfam. Pour appuyer leurs propos, Aurore Lalucq et Gabriel Zucman citent l’exemple de l’impôt minimum de 15 % sur les bénéfices des multinationales, auquel près de 140 pays ont adhéré «quand tout le monde répétait que c’était impossible». La gauche se montre ces dernières années, particulièrement agressive sur ces sujets, alors que le président Emmanuel Macron est accusé d’être le président des riches avec une politique jugée très laxiste vis-à-vis des Français les plus aisés. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, François Hollande avait tenté de taxer les riches à hauteur de 75 %, mais cette réforme appliquée pendant 2 ans n’aura pas rapporté grand-chose aux caisses de l’État et aurait même peut-être convaincu Macron de l’inutilité de telles mesures. Reste à voir aujourd’hui si le projet mené par les eurodéputés aboutira, et surtout s’il sera fructueux ou s’il sera vite mis sous le tapis avec toutes les autres mesures démagogiques qui ne semblent être avancées que pour avoir un peu de temps d’antenne dans les médias.

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